Le bon et le mauvais doute

master_yoda

J'ai aujourd'hui le plaisir d'accueillir Mohamed Mouras, auteur du blog Seme Un Acte, qui nous fait le plaisir d'écrire un article invité sur le doute. Bien que tout jeune, je reste persuadé que son blog est prédestiné à un avenir radieux et les qualités de l'auteur à savoir écouter et donner de la valeur aux autres y est pour beaucoup. Sur ce, je lui passe ma plume le temps d'un article :

Cet article fait suite à un commentaire d’un gentil monsieur se prénommant Robin Azéma  qui me faisait remarquer que le doute est « le sel de l’esprit ». En fait mon commentaire n’était pas très clair puisque je disais en substance que douter ne faisait que manger nos forces et nous plongeait inutilement dans des tourments dont en vérité, on peut se passer.

Alors doit-on douter ou pas ?


Pour ma part je fais la part entre le bon et le mauvais doute. Douter pour douter, je l’ai fait durant des années et cela ne m’a apporté qu’une seule chose en définitive, douter de moi-même, j’ai mis des années à comprendre que c’était le fait de douter de la mauvaise manière qui avait créé en moi ce cercle vicieux qui tentait chaque fois de me ramener vers le fond.

En m’observant (ceux qui me lisent connaissent ma théorie des 25% de conscience extérieure qui observent les 75% de conscience intérieure) et en observant les gens autour de moi, j’ai pu catégoriser le doute et faire ressortir certains critères que je juge important pour faire la part des choses.

Je pense qu’un tableau nous aidera à voir les choses plus aisément :

Le bon doute, c’est : Le mauvais doute, c’est :
Créer ce qui n’existe pas Juger ce qui existe
Une pensée de qui tourne en tache de fond Une pensée principale qui osbscurcit le reste
Remettre en question ce qui est « normal » Remettre en question ce que tout le monde remet en question
Un point de départ Une croyance en un point d’arrivée
Trouver un chemin et avancer Tourner en rond en plongeant vers le fond
Incorporer les avis des autres Prouver qu’on a raison

Le bon doute crée ce qui n’existe pas

C’est l’un des points clés. Que vous doutiez en soi, c’est bien mais est-ce que le produit de ce doute (parce que douter pour douter….) vous mène a quelque chose de concret ? Je crois que nous connaissons tous l’ami, le collègue, le voisin qui a toujours quelque chose à dire sur tout mais qui en fait ne fait qu’une chose, juger. Pourquoi ? Parce qu’il confond bons doutes et mauvais doutes.

Le bon doute sait se taire et se mettre en veille

L’un des critères pour reconnaitre si vous êtes empêtrés dans le doute…pour douter. C’est de faire cette simple analyse :

Où vais-je en doutant de la sorte ?

Si vous ne pouvez pas répondre immédiatement alors il y a de fortes chances pour que le doute soit simplement devenu la pensée principale. On retombe dans le douter pour douter, et vos projets eux…tombent a l’eau, c’est le cas de le dire.

Le bon doute remet en question la norme

À la question : est-ce que vous doutez souvent quand tout le monde doute ? Vous répondez quoi ? Allez-y soyez sincère, personne ne vous jugera, vous n’avez pas à le dire à votre voisin ni à votre femme. Si en toute sincérité vous avez répondu non… alors vos doutes vous mèneront quelque part. Pour les autres, le fait de lire ces lignes veut dire que la norme ne vous suffit plus et que vous souhaitez changer les choses, bravo !

Le bon doute ouvre les portes

Le mauvais cherche à les refermer. Bien douter c’est chercher et continuer à chercher. Douter de manière erronée, c’est vouloir arriver à un point où il n’y a plus de doutes…en doutant. Je m’explique, tous les sages s’accordent à dire qu’il y a un point où la certitude remplace le doute. Ce point ne s’atteint pas en doutant à tort et à travers, on y arrive en cherchant l’esprit ouvert pas en cherchant…pour chercher. Ce qui nous amène a…

Le bon doute trouve un chemin puis avance

Si je devais reprendre la même image je dirais : le bon doute ouvre les portes et passe de pièces en pièces, se faisant il arrivera un jour à sortir à l’air libre. Le mauvais doute ne voit pas la porte tout simplement parce qu’il se consacre presque exclusivement à admirer la finition du plafond de la superbe pièce dans laquelle il se trouve. La pièce est bien décorée et la porte est bien cachée, deux éléments qui s’additionnent pour laisser le mauvais doute se perdre dans ses pensées… (ici un excellent article de Jean-Philippe de RevolutionPersonnelle.com sur cette attitude qu'il appelle le scan et qui comme je le comprends, prends sa source dans le doute, le bon pour certains, le mauvais pour les autres.)

Le bon doute entend et surtout écoute

Et de cette manière il apprend et finit par faire siennes les vérités qu’il apprend. Voila la chose primordiale, le bon doute ne doute pas de la même chose tous les jours. Le mauvais doute en revanche, ne fait qu’une chose, il cherche à prouver qu’il a raison.

Laissez avoir raison les gens qui veulent avoir raison ! Vous avez tellement mieux a faire. Vous doutez de la bonne manière car vos doutes d’hier ne sont vos doutes d’aujourd’hui. Pas parce que vous vous laissez prendre au jeu du mental qui aime changer la forme et jamais le fond. Vos doutes ont changés parce que vous apprenez chaque jour et que le résultat de cette apprentissage, une fois digéré fait de vous un être nouveau chaque matin.

Un être qui apprend tous les jours, rend conscient ce processus d’apprentissage, observe ce processus et l’affine pour l’améliorer, ne pourra jamais tomber dans le piège du mauvais doute. Car même si au final il ne sait pas encore où il arrivera, il est certain qu’il y arrivera, cela ne fait aucun doute !

Que pouvez-vous semer dès aujourd’hui ?

1. Soyez conscient de vos propres doutes, tout le monde doute. Mais est-ce de bons ou de mauvais doutes ?

2. Pour savoir si nos doutes sont productifs, il faut observer les résultats de ces mêmes doutes. Le résultat principal, c’est votre vie actuelle. Sachez que des années de doutes vous ont conduit à votre vie d’aujourd’hui, vous satisfait-elle ?

3. Si vous êtes satisfait, vous avez perdu votre temps en me lisant, si vous pensez que vous pouvez affiner votre manière de doute :  imprimer le petit tableau au dessus et coller le sur le bord de votre écran d’ordinateur. Dès que votre mental se met en marche de manière abusive, referez vous-y !

4. Prenez conscience du moment où votre mental passe en mode : « doute pour douter ». À ce moment là, changez totalement d’activité. Cela occupera votre cerveau. Si occupez votre cerveau, vous ne voulez pas alors analyser il vous faudra (mode Yoda inside). yoda

5. Faites ce petit exercice : remonter le temps et tenter de retrouver ce que vous faisiez, lisiez, disiez au moment où le mauvais doute s’est mis en route. Il y a fort à parier qu’il y a une corrélation entre les deux, trouver cette corrélation y mettra fin (car tout processus mental qui est mis au jour perd de son influence). Faites cet exercice chaque fois que vous passez en mode « doute pour douter ».

Mohamed MourasMohamed MOURAS est professeur de Français Langue Étrangère et formateur en informatique et Technologies de l'Information et de la Communication. Il vit présentement dans le sultanat d'Oman et ce depuis près de deux ans. Il adore lire et écrire sur le développement personnel. Il est l'auteur principale du blog : Semeunacte.com

7 comments

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  2. Eh bien en voila une sacree introduction. Je ne peux que te remercier de m’avoir laisse poster dans tes colonnes. On ne se connait pas depuis longtemps et tu m’as fait confiance, sache que le geste est grandement apprecie.
    @Jean-Philippe. Merci pour le compliment, je pense effectivement parfois que je devrais passer plus de temps a faire de long post pour pousser l’analyse, c’est une idée a travailler.
    Merci encore fenice et Jean-Philippe
    Mohamed Semeunacte

  3. @Mohamed : l’intro était justifié 😉
    Merci d’avoir pris le temps et l’énergie d’écrire sur mes colonnes.

  4. Personnellement, je préfère appeler le “bon doute”, “remise en question”, “analyse de risque” ou “prendre du recul”.
    Le mot “doute” a ce que côté négatif qui ne colle pas avec la créativité, l’évolution, …

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