Mes premières lectures intensives de concept clefs du développement personnel furent de réelles révélations qui me permirent de redéfinir plus clairement certaines vérités et briser de nombreuses barrières mentales.
Cependant, peu après mes premières découvertes, je fus accaparé par une sorte de vertige, une peur capable de bloquer toute évolution : et si, en changeant, je perdais ma personnalité ?
Les concepts et techniques relatives au developpement personnel permettent l'amélioration, le dépassement de soi. Or, jusqu'à quel point ces concepts sont-t-ils en harmonie avec nos valeurs et notre propre personnalité ?
Il semble ainsi tout à fait légitime de se poser la question avant d'amorcer tout changement.
Je dois avouer que de telles questions m'ont posé, il y quelques années, pas mal de tracas, peurs et doutes. Cependant, malgré le manque de réponse, j'étais tellement pris par l'envie et l'enthousiasme de m'améliorer que je décidais de tester une bonne partie de mes découvertes, advienne que pourra.
Ainsi avec le recul et l'expérience nécessaire je pense aujourd'hui avoir enfin trouvé réponse à ces questions.
De nouvelles cartes à notre main
Au fur et à mesure de nos apprentissages, quels qu'ils soient, nous découvrons de nouveaux savoirs. De ce fait, nous ajoutons de nouvelles cartes à notre main. Que l'on parle de développement personnel ou d'une toute autre discipline, ces nouvelles découvertes nous permettent d'affûter notre vision sur le sujet.
Nous n'effaçons pas de notre mémoire nos anciennes façons de penser ou d'être comme l'on pourrait supprimer des fichiers de notre disque dur par manque de place. Non, nous rajoutons de nouveaux éléments, de nouvelles compétences que nous sommes libres ou non d'intégrer. Ainsi, notre disque dur mental se voit enrichi de nouveaux outils pour traiter plus finement les données.
J'aime beaucoup l'allégorie de rajouter des cartes à notre main (et je pense que les joueurs de Poker ou Magic apprécieront également). Imaginez que l'on ajoute gratuitement de nouvelles cartes à votre jeu, vous retrouvant avec une main plus riche et des possibilités supplémentaires. Il se peut bien évidemment que ces nouvelles cartes n’apportent strictement rien de neuf à votre jeu. Peu importe la pioche, l'important se trouve dans le choix. Désormais vous avez de plus vastes possibilités ainsi qu'une visibilité plus grande sur le jeu.
Une question d'étique et de valeurs
Outre le choix d'utiliser ou non nos nouvelles cartes vient une problématique plus profonde :
« J'aimerais utiliser ce nouveau savoir, il me permettrait d'avancer plus vite. Cependant, j'ai peur qu'il aille à l'encontre de mes valeurs. »
La dualité à laquelle nous pouvons être confronté surgit dès que l'application d'un savoir va à l'encontre de nos valeurs. Que faire ? Appliquer ledit savoir ou rester fidèle à notre code moral. Vaste sujet !
Sans rentrer dans le cœur des complexes sujets d'éthiques déontologiques et téléologiques, peut-être serait-il intéressant de réfléchir au réel intérêt d'appliquer un tel savoir. Est-il réellement utile à notre développement ?
Si la réponse à cette question n'apparaît pas clairement, peut-être serait-il important de regarder du côté de nos valeurs. Jusqu'à quel point allons-nous à l'encontre de nos valeurs ?
Ainsi, avant de faire un quelconque choix, mieux vaut pousser la réflexion un peu plus loin afin de trouver les réelles sources de conflits entre le savoir à acquérir et vos valeurs. Cet exercice peut être très bénéfique et permettre de mieux vous connaître.
Pour finir sur ces conflits intérieurs, il est également important de signaler que se sont des cas très particuliers. En règle général, le savoir que vous découvrirez ne s'opposera pas ou peu à vos valeurs, il permettra surtout d'agrandir votre vision des choses.
En fonction de votre caractère et de vos envies, vous vous tournerez naturellement vers telle ou telle discipline. Retenez bien que vous ne changez pas qui vous êtes, vous vous améliorez et, cette évolution se fera probablement en harmonie avec vos valeurs, vos désirs et vos besoins.
Allez vers ce que vous aimez, recherchez de nouvelles sources de savoir sur les sujets qui vous tiennent à cœur, découvrez, testez et assimilez les informations qui peuvent vous aider. C'est à ce jour la meilleure méthode que j'ai pu trouver pour s'accomplir dans notre recherche perpétuelle de savoir.
Photo : dhammza – Flickr
Merci beaucoup pour ce rappel Nicolas ! J’aime beaucoup le dernier paragraphe : une vraie philosophie de vie. 😉
J’aime aussi l’allogérie des cartes dans la main 🙂
Personnellement j’essaye de ne pas perdre de vue mes besoins quand je sens une nouvelle envie pointer le bout de son nez.
Maintenant je n’en suis pour l’instant jamais arrivé au point de m’interroger sur l’adéquation entre mon développement personnel et mes valeurs.
En réflechissant un peu d’ailleurs je ne vois pas quelles valeurs pourraient être bafouées et même si notre personnalité pourrait être modifiée ce serait en général en bien, après tout le développement personnel c’est la recherche de l’amélioration.
Bonjour Nicolas,
Je voudrais rebondir sur l’idée d’éventuels conflits intérieurs liés aux outils et techniques du développement personnel, qui peuvent effectivement arriver, et qui sont un indicateur intéressant de la route à prendre.
Ces outils et techniques ne sont pas universels: les uns conviennent à certaines personnes et pas aux autres et réciproquement. Une méthode méga efficace pour les uns ne fonctionnera pas du tout avec d’autres. Cependant la tête est bien faite, et lorsqu’une technique va à l’encontre de nous-même (peut-être d’ailleurs autant de nos besoins que de nos valeurs), elle a vite fait de nous le signaler: l’application de la technique peut alors déclencher du stress, de la procrastination, des tensions, des émotions négatives, elle n’est pas fluide, demande des efforts sur-dimensionnés etc… Ainsi certains personnes sont allergiques à la visualisation, que d’autres adorent. Certains sont enthousiasmés pas les méthodes d’organisation clé en main comme la GTD, qui se révèlent totalement inapplicables ou inefficaces pour d’autres. Dont acte, il suffit d’écouter son ressenti et s’il est par trop négatif, d’essayer autre chose.
C’est une très bonne question ça! Dans le Zen on retrouve une question très similaire quand on commence à enlever les “couches d’ego” et de fausse personnalité que la société nous a forgés au fil des années. On a peur qu’il n’y ait rien en dessous!
Moi je trouve que le développement personnel nous fait retrouver notre “vraie” personnalité et nous donne accès à nos vraies ressources.
Bien vu sur pas mal de choses, mais je me demande jusqu’à quel point il s’agit, dans le développement personnel, non pas d’ajouter des cartes à son jeu mais de retirer certains filtres qui nous empêchent d’accéder au reste du jeu. Peut-être est-ce un peu la même chose au final, deux façons de procéder qui se rejoignent en fin de compte. Merci pour la réflexion.
Merci à tous pour vos commentaires 🙂
Jean-Philippe : parfois je me demande si tous 2, nous ne sommes pas plus tournés vers les philosophies de vie que sur le développement personnel… Encore faudrait-il arriver à définir correctement ses deux termes, ce qui devrait déjà prendre pas mal de temps 🙂
vrjbln : Il y a justement des domaines pour lesquels les méthodes peuvent aller à l’encontre de notre éthique et nos valeurs. Je pense par exemple à certaines méthodes de séduction, de communication ou de réussite professionnelle. Comme je l’expliquais, les cas de conflits sont rares mais présents et aller vers une voie qui dénature notre être peut vite devenir totalement contre productif.
Sylvaine : Merci pour ce complément d’information des plus intéressant. Les méthodes “universelles” ont malheureusement la vie dure. Comme tu le dis, l’important est savoir écouter son ressenti pour aller vers ce qui nous correspond réellement.
Luca et Jean : je ne connaissais pas du tout ces notions de “couches d’égo” ou “filtres” à retirer. Il semble effectivement que l’on soit sur un même thème mais juste avec des images différentes 🙂
C’est tout le soucis du développement personnel trop appliqué qui remplace les principes généraux par des modèles précis. L’exemple du coaching en séduction mal réalisé (et il l’est selon moi souvent) en est l’illustration parfaite. Le message est simple : “vous voulez avoir les filles que vous voulez, faites ceci, cela, et cela”. Il en va de même pour le coaching ou l’évolution des cadres en entreprise : “les qualités recherchées sont celles ci, il faut maintenant s’en rapprocher au maximum”. Si il est bien réalisé, j’ose croire que le développement personnel est un révélateur avant toute autre chose.
N. > effectivement dans ce cas oui, mais là ça devient plus du “commerce de soi” que du développement personnel (en tout cas je le vois comme ça)
Ma réponse à ta question, c’est celle-là :
– comme tu le dis, ta personnalité va te pousser à explorer telle ou telle branche du développement personnel.
– ce que l’école ne nous a jamais appris (comme l’esprit critique entre autres choses utiles), le dev. perso peut nous permettre de le développer.
– au final, le dev. perso peut permettre de prendre ses distances avec la personnalité. C’est mon cas en tout cas. Je ne me sens plus prisonnière de ma personnalité parfois égotique. Je lui lâche les rênes de ma vie quand c’est utile, et je la tiens sous contrôle lorsque je sais qu’elle va me desservir.
A final : plus de liberté… Alors, allons tous franchement dans le dev. perso. !
Julien : Tout à fait, les solutions toutes prêtes et “packagées” permettent d’avancer un peu mais, n’amènent pas à un réel développement de nous-même.
Monalisa : Lâcher les rênes pour être plus libre, c’est exactement ça 🙂
Article très intéressant et c’est, personnellement, une question que je me suis déjà posé.
En effet, même si le développement personnel est extrêmement passionnément, il peut amener une intellectualisation de toutes les actions que nous faisons au quotidien. Et là, il y a danger. Toutes les formations et communications de dev perso théorisent les objectifs de vie: pour avoir du succès, il faut se comporter comme celà, pour avoir confiance, faire ceci, pour être heureux, appliquer ça etc… Et plus on théorise, plus on intellectualise. Plus on intellectualise, plus on peut perdre de sa personnalité. Est ce bon d’intellectualiser toutes nos actions? A mon sens, non. Le jour où nous nous posons la question: Comment étions nous? Alors il sera temps de faire une cure de désintoxication au développement personnel.Voilà, ça c’est dit 😉
Merci Alex pour ton commentaire.
C’est vrai que l’intellectualisation à outrance peut faire des dégats, nottament lorsqu’elle freine l’action.
D’où l’importance de ne jamais oublier la pratique encore et toujours.
j’aime parler d’ajouter des cordes à …. notre harpe.
Le développement personnel nous donne de nouvelles cordes, à nous de savoir si nous préférons les ajouter à notre harpe ou à notre arc. Ca sonne presque de la même manière mais les implications ne sont pas les mêmes. C’est effectivement une question de valeurs.
Merci pour cet excellent rappel.
Merci Paul-Henri pour ton retour.
NB : Très belle image que celle de rajouter des cordes à notre harpe. 🙂