Les projets abandonnés

On a tous derrière nous un nombre plus ou moins conséquent de projets laissés à l’abandon. Parfois au hasard d’une recherche dans nos placards, garages ou archives numériques, nous retrouvons des résidus de ces inachevés. Ainsi, ces créations venues du passé nous remémorent quelques souvenirs d’une passion laissée, une fois de plus, en friche. Outre leur souvenir ils nous rappellent également, non sans plaisir, notre incapacité à en venir à bout.

De ce constat s’en est fréquemment suivi un sentiment de culpabilité, celle qui nous dit avec arrogance à quel point nous sommes peu persistants et par conséquent peu fiable. De quoi donner envie de baisser tête et épaules pour faire profil bas.

Pourtant, nous sous estimons l’intérêt de ces échecs.

La culpabilité de l’abandon

Généralement, ce n’est pas le fait d’abandonner un projet qui nous pose problème. La plupart du temps ils n’engagent que nous-mêmes, qui plus est, dès qu’ils sont en résonnance directe avec nos passions. Ainsi, le simple fait de ne pas les finir ne porte généralement atteinte à personne, même pas à nous-mêmes.

Malgré cela, ils ne nous empêchent pas pour autant de culpabiliser.

La majeure raison à cette culpabilité se trouve au travers de notre conditionnement social. Abandonner c’est forcément échouer et, généralement nous assimilons très vite cet échec comme une partie de nous-même, ce qui n’est bien évidemment pas le cas.

Toujours pour ajouter un peu plus de poids au conditionnement social, rajoutons à cela l’engagement. L’enthousiasme faisant, nous désirons partager avec nos proches nos idées et notre nouveau projet. Seulement voilà, au bout de quelques semaines, voir quelques mois, ces mêmes proches nous posent sans surprise la fameuse question : « Alors, où en es-tu de ton projet ? »
Difficile de leur dire que nous avons laissé celui-ci pour passer à autre chose. Pourtant, c’est le cas !

Cependant, qu’y a-t-il de mal à cela ? Pourquoi culpabiliser ?

L’utilité des projets abandonnés

Si je désirais au départ écrire cet article, ce n’était pas pour vous donner matière à déculpabilisé de cet abandon, du moins pas directement. L’objectif ici est de vous démontrer toute l’utilité que peuvent avoir ces projets laissés à l’abandon.

Pour illustrer tout cela j’aimerais partager avec vous l’histoire d’un de ces projets raté dont j’ai été l’auteur. L’idée originale date de début 2010. Au moment des grandes résolutions de début d’année, j’étais très enthousiaste à l’idée de démarrer ce qui me semblait être un projet prometteur. Malheureusement, au bout de quelques semaines, après la retombée de ma motivation et la vue d’un projet plus complexe que prévu, je laissai tomber celui-ci pour me diriger vers une autre nouvelle-ancienne-nouvelle idée. Un réflexe classique de scanneur.

Les faits étaient là, ma motivation à réaliser ce projet ne faisait pas le poids face au labeur qui m’attendait. Non sans cette sacrée culpabilité, je laissais tomber cette jeune idée.
Pas plus tard qu’hier soir, je me suis retrouvé plus ou moins par hasard face à un élément qui aurait pu aider ce fameux projet.
En y regardant de plus près, je constatai que cet élément s’imbriquait parfaitement dans un projet assez mature sur lequel je travaille. Ni une, ni deux, je commençai à intégrer celle-ci à mon projet en cours.

Une fois le travail fini, je constatai avec étonnement mais surtout, avec une grande joie que ce fameux projet envoyé il y a bien longtemps aux oubliettes était désormais en place. Certes sous une autre forme, mais il était là ! Enfin réalisé, enfin fini !

Ce que nous apportent les projets abandonnés

Cette petite anecdote, qui aurait pu s’accompagner de bien d’autres, n’est pas là pour démontrer que tôt ou tard, ces projets abandonnés se réaliseront. Loin s’en faut.

En revanche, ce qu’il faut en retenir, c’est que, bien loin d’être des échecs ces inachevés nous apportent énormément.

Premièrement, ils nous amènent de nouvelles expériences. Bien que l’on n’en ressent pas toujours l’influence, cette expérience pourra être utile dans bien d’autres domaines, parfois très éloignés du sujet.

Ensuite, un projet mis de côté ne veut pas forcément dire projet abandonné. Il se peut qu’il ressurgisse de nulle part, sous une autre forme. Peut-être que ce sera dans quelques mois voire dans quelques années, toujours est-il, lorsqu’il fera son retour fracassant, vous serez là pour l’accueillir tel un ami proche que vous n’aviez pas vu depuis longue date.

Pour finir, le point le plus important concernant ces projets se trouve en seul et unique mot « plaisir ». Entre enthousiasme et motivation, vous avez probablement pris grand plaisir à réaliser, même partiellement, ce travail. Qu’il soit fini ou pas, l’important n’est-il pas de profiter pleinement de chaque instant plutôt que de nous forcer à faire des choses qui nous déplaisent.

Comme vous pouvez le voir, il n’y a pas de raison de culpabiliser sur un projet abandonné. La difficulté essentielle est d’arriver à se déconditionner de cette idée tenace que tout doit être terminé. En opposition à cela, ceux que l’on appelle les scanneurs aiment voguer d’une idée à une autre et ne pas rester enfermé dans une certaine expertise.

Si vous vous sentez scanneur, sachez qu’un ami blogueur : Jean-Philippe du blog Révolution Personnelle prévoie de sortir d’ici peu un guide numérique afin d’aider les scanneurs qui sommeillent en nous. J’ai eu le plaisir de le lire en avant première et, étant moi-même scanneur, je peux vous dire que celui-ci m’a apporté une grande aide.

Aujourd’hui, vous allez enfin pouvoir enfin lire guide.

Cliquez ici, maintenant, pour accéder à ce guide indispensable !

À très bientôt, pour d’autres aventures 😉
N.

Photo : WaveCult – Flickr

8 comments

  1. Persévérer dans l’erreur est bien pire que d’abandonner un projet auquel on a tenu.
    Et effectivement si l’idée était bonne, d’une manière ou d’un autre elle resurgira, il faut donner le temps au temps, qui nous apporte maturité et solutions.

  2. Ça m’arrive aussi les projets inachevé. C’est dommage car c’est du temps à moitié perdu. Pourquoi à moitié ? Car on arrive pas à la fin, donc pas de résultat, mais on gagne en expérience comme tu le dis si bien.
    Se culpabiliser ne ferait pas avancer les choses, c’est vrai, mais je trouve dommage que le résultat ne soit pas atteint quitte à y passer un peu de temps encore ! (Mais bon ça m’arrive également).
    Tu fera attention, tu as écrit « récent » au lieu de « ressent » dans le 3e paragraphe après « Ce que nous apportent les projets abandonnés » 🙂

  3. Un article plein de bon sens !
    Perso je croule sous les projets inachevés et encore plus les projets non débutés. Il m’arrive d’avoir des périodes où je suis particulièrement imaginatif et des idées fusent, je note tout dans un coin avec les autres idées que j’ai eu auparavant. Le souci c’est que je suis déjà débordé avec ce qui est en cours et ce qui est à peine commencé. Je me met donc à avoir des remords de ne pas pouvoir tout faire et j’y repense régulièrement en m’en voulant et en me disant que je saute trop vite d’une idée à l’autre. Mais quel bonheur quand même à chaque idée qui surgit, on se projette, on tire des plans sur la comète, on s’imagine 1000 choses qu’on prévoit de faire pour tel projet et au final ça en reste souvent là par manque de temps ou comme tu le dis par manque de motivation momentané.
    Quoiqu’il en soit je note tout quelque part et je me dis qu’un jour j’y reviendrai. Je dirais même que parfois j’annule des projets quelques temps plus tard car je me rend compte avec l’expérience que j’aurais perdu plus de temps qu’autre chose et je suis alors content de ne pas avoir plongé la tête la première, mais c’est une autre histoire. 😉

  4. Merci Charles pour le correctif ortho 🙂
    Pour en revenir à ton commentaire, c’est vrai que parfois il ne suffit que d’un dernier effort pour finaliser un projet et il est souvent dommage de s’en priver.
    Alex : Je te comprends entièrement, j’ai tendance à fonctionner comme toi. Trop de projets, trop d’idées et pas assez de temps :/
    Concernant la gestion de plusieurs projets, j’utilise un méthode pour faire enfin tri parmi tous les « en-cours » : https://nicolaspene.fr/comment-organiser-et-gerer-plusieurs-projets-en-meme-temps/
    Si ça peut t’aider 🙂

  5. Malheureusement, la culpabilisation fait partie de notre éducation judeo-chrétienne, et il n’est pas évident de sortir de ce schéma!
    Bonne continuation!

  6. Rashel : je suis entièrement d’accord et malheureusement notre société moralisatrice ajoute encore un peu plus de poids à ce sentiment. Heureusement pour nous, rien n’est immuable 🙂

  7. Bonjour,
    Il y a beaucoup à dire, mais écrire sur un smartphone, qui plus est en marchant, n’est pas chose aisée. Plusieurs pistes, pour limiter la culpabilité éviter de parler d’un projet qui débute. En parler c’est se confronter aux critiques, mais c’est aussi en quelque sorte lui donner vie et ce simple fait démotive parfois, désacralise l’idée nouvelle. Autre chose, avoir plein de projets et ne pas avoir assez de temps pour les réaliser tous ou au moins une grande partie est une bonne chose mine de rien, car cela montre votre capacité à avoir des idées et, dans le même ordre d’idée, prenez le temps de les noter, d’esquisser quelques traits ou quelques notes pour des jours propices ou des jours en panne d’idées. La vie n’est pas une constante, il arrivera un jour où vous serez content d’avoir noté ces idées, car il arrive un âge où l’on est plus capables de mener des projets que d’en créer des nouveaux.Enfin, comme le montre bien Nicolas, le timing a son importance. Être ou ne pas être prêt pour ce projet ?
    Surfer sur la vague, il n’y a rien de meilleur !

  8. Merci Bgn9000 pour cet intéressant complément d’information. D’autant que la rédaction avec un smartphone n’a pas due être des plus aisées 🙂
    Ta dernière phrase résume très bien l’état d’esprit à avoir pour commencer et réaliser au mieux un projet : « Surfer sur la vague » 🙂

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