Du bon usage de l'engagement public

Avant toute chose je vous souhaite à tous une excellente année. Que celle-ci vous apporte santé, bonheur, amour et réussite dans vos projets les plus chers.

Comme le veut la tradition, suite aux bilans de fin d'année, certains d'entre vous auront pris le soin de définir résolutions et objectifs afin de commencer au mieux cette nouvelle année.
Afin d'accentuer la réalisation de ces bonnes résolutions nous pourrions également utiliser un procédé efficace portant le nom d'engagement public.

Qu'est-ce que l'engagement public ?

L'engagement public est un procédé assez simple à mettre en place : annoncer à un groupe de personnes notre volonté de réaliser notre objectif.

Ces personnes peuvent aussi bien être vos amis, des membres de votre famille, votre conjoint(e)… Pour aller un peu plus loin, certains pourront utiliser la voie des blogs ou réseaux sociaux afin de donner une plus grande ampleur à leurs objectifs.

En procédant de la sorte, nous nous confrontons au regard des autres. Ainsi, il devient pour nous important, voire capital de respecter notre engagement afin de ne pas perdre leur considération.

Faire appel à l'engagement public permet ainsi d'augmenter l'importance de nos objectifs, notre honneur est désormais en jeu. Nous détestons décevoir les personnes qui nous sont chères, il devient donc primordial pour nous de réaliser au plus vite et au mieux notre objectif.
Cependant, cette méthode a ses limites.

Trop de pression

Si je vous parle ici de limites, c'est bien pour mettre en évidence l'effet contre productif-que peut avoir cette méthode. Pour l’avoir utilisée à de multiples reprises, j'en viens aujourd'hui à recommander celle-ci au cas par cas.

Mais comment une méthode permettant d'élever l'importance de nos objectifs peut-elle être contre-productive ?

En posant sur nos épaules une pression bien trop forte, tout simplement !

Si un objectif compte réellement pour nous, si celui-ci nous est cher, nous tenterons le maximum afin de le réaliser. Nous mettrons une forte énergie à le concrétiser ainsi qu'une pression plus importante.
L'ajout d'une pression supplémentaire via un engagement public n'ajouterait qu'une charge supplémentaire à nos épaules, un sentiment de responsabilité probablement trop fort pour en être productif.

Voilà pourquoi, dès qu'un objectif est important, l'engagement public peut devenir totalement contre-productif et peut aller jusqu'à créer certaines formes de procrastination. Certes, on atteindra probablement notre but, mais aura-t-on pris du plaisir à suivre le chemin, souhaiterons-nous réitérer l'expérience ? Il y a peu de chances…

Faut-il laisser tomber “l'engagement public” ?

Tout est question d'équilibre. Si vous mettez suffisamment de pression et d'énergie à la réalisation de votre objectif alors, il est clair que l'engagement public ne vous apportera rien.
En revanche, si vous ne vous sentez pas suffisamment motivé alors oui, servez-vous de l'engagement public pour avancer.

On peut en venir également à se poser la question d'un quelconque intérêt de fixer le-dit objectif. En effet, si nous ne sommes pas suffisamment motivé, à quoi bon ?

Voilà une question à laquelle je vous laisse le soin de répondre…

Photo : Thomas Hawk – Flickr

14 comments

  1. Hello Nico !
    Merci pour le lien ;). Ce n’est pas encore mon bilan de l’année (qui arrive demain normalement) ! En effet l’engagement public c’est quelque chose de puissant. Je vais m’en servir lorsque je vais annoncer mes objectifs sur mon blog, d’ailleurs.

  2. Bonjour Nicolas,
    Merci aussi pour le lien sur “Faire appel à l’engagement public” ;)…
    Je suis contente que tu relances le débat sur ce thème parce que je me pose encore et toujours la question. A priori, j’étais plutôt contre pour les raisons que j’explique dans mon article. Puis, comme il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, je me suis dit que ce serait peut-être bien d’annoncer haut et fort mes objectifs pour cette année, dans mon blog par exemple. Mais, non, je ne le sens pas. Par pudeur peut-être, par superstition ? Je ne sais. En tous cas, j’ai l’impression que si je le fais, je vais me disperser. Je vais devoir me justifier, expliquer. Mais peut-être aussi que ça me fait un peu peur…Et que dans ce cas, ce pourrait être bien de relever le défi.
    Bref, je trouve que ce n’est pas simple et, comme toi, je pense que c’est vraiment du cas par cas !

  3. Hello et merci pour vos commentaires.
    Sophie : Je comprends tout à fait tes réticences à afficher publiquement tes objectifs vu que j’ai également été confronté aux mêmes peurs.
    Après passage à l’engagement public, je me suis rendu compte que, malgré une sensible accélération de mes projets, ça a augmenté la pression sur mes épaules et rigidifié le processus d’évolution.
    En s’engageant je ne pouvais que difficilement revenir sur mes objectifs. Or, cette souplesse est nécessaire pour avancer et surtout se sentir libre.
    En résumé plus de mal que de bien. Mais une fois de plus, cela dépend des caractères et du but à atteindre.

  4. En fait, je pense que cela dépends des caractères. C’est très puissant, mais à double tranchant et il faut savoir s’en servir correctement.
    Ayant plutôt un caractère compétitif, ça me booste plutôt que me bloque. Mais je comprends que d’autres soient bloqués.
    Personnellement, ça ne me dérange pas de dire que c’est un échec à un public ou que j’ai changé d’objectif. On fait ce que l’on veut avec notre vie, non ? 🙂
    Changer d’objectif ce n’est pas grave, si l’on trouve mieux ou si l’objectif n’était au final pas ce que l’on voulait.
    J’ai annoncé par exemple que je partais à l’étranger en septembre à bcp de proches, et finalement j’ai eu droit à un CDD, afin de mettre plus d’argent de côté. J’ai réfléchi à la question, sur partir en septembre ou prendre le CDD et j’ai fait mon choix. On se fixe des autres qui te disent : “mais tu devais pas partir en septembre?”. 😀 (bon ok ce n’était pas un objectif).
    Donc pour terminer, mieux vaut faire attention lorsque l’on s’en sert, et se connaître. Mais c’est quelque chose de très puissant : soit c’est boostant, soit c’est bloquant.

  5. Merci Charles, ton retour est vraiment très instructif.
    Finalement tout dépend de la façon dont on interprète et assume le regard des autres et comme tu le dis si bien, au final : « On fait ce que l’on veux avec notre vie » 🙂

  6. Oui comme tu dis Charles c’est puissant mais à double tranchant. Je pense que là où c’est utile en fait c’est si ça augmente “l’inévitabilité” de la réalisation de l’objectif. Si ça rend inévitable le fait que l’objectif soit atteint, c’est bon, mais si ça diminue les chances, autant ne pas le faire.
    Je me souviens d’Eben Pagan qui disait par exemple, que si on veut faire mettons une conférence en ligne, on peut déjà l’annoncer et donner une date et un lien d’inscription. S’il y a des inscrits, alors inévitablement on se sentira “obligé” de préparer la conférence et de la tenir le jour J. Dans ce cas le simple fait de rendre la chose publique assure quasiment l’accomplissement de l’objectif.

  7. C’est marrant, l’engagement public n’a en général qu’assez peu d’effet sur moi. L’engagement vis à vis de moi même à finalement beaucoup plus d’importance à mes yeux. Peut-être est-ce une question de détachement vis à vis du besoin de validation par les autres… car c’est aussi la dedans que tient l’engagement public non ?

  8. Alban : Finalement, il semblerait que dans ce cas, l’engagement public permettrait d’imposer une deadline et ainsi aider à clôturer un sujet. Du coup, celui-ci arriverait plutôt en milieu fin de projet. Non ?
    Julien : n’avoir besoin que de l’engagement vis à vis de soi-même semble être la voix royale. On sent là une certaine maturité dans ta façon de procéder. Félicitations 😉

  9. Le monde extérieur est en perpétuelle évolution. Un objectif est défini à un instant T, suivant tout un tas d’éléments extérieurs qui sont propres à cet instant et qui pourront s’avérer faux à l’instant suivant.
    Pour reprendre l’exemple de Charles, tu t’es décidé à un certain moment de partir à l’étranger en septembre. Au moment où tu te fixes l’objectif, tu y crois et tu es décidé à y parvenir. Mais rien n’est figé dans le temps et des paramètres extérieurs (cette proposition de job) vont t’amener à repenser ton objectif.
    Si l’engagement n’est pris qu’envers toi-même, c’est bien plus facile d’adapter ton comportement (l’annulation/le report du départ) pour faire correspondre tes besoins/envies à ton environnement extérieur. Si en revanche tu l’as annoncé à toute ta famille, tes amis, tes lecteurs, etc, il est beaucoup plus difficile de se désengager. On va avoir peur de décevoir, d’être perçu comme quelqu’un de peu fiable, qui ne suit pas ses engagements, etc. D’où le processus de justification qui s’ensuit. Alors que, sincèrement, qui devrait avoir besoin de justifier ses choix ? Chacun fait ce qui lui semble être le mieux pour lui.
    On en revient donc au besoin de validation sociale évoqué par Julien, besoin dont il est particulièrement difficile de se débarrasser totalement. (Julien, au passage, je te félicite d’avoir réussi à franchir cette étape délicate ! 🙂 )
    Personnellement, j’ai pris le parti de prendre des engagements publics uniquement pour les tâches que je dois faire et qui ne me plaisent pas particulièrement, et dont je sais que, si je n’utilise pas le processus d’engagement, je trouverai un moyen de les esquiver. (Du genre rendre visite à de la famille éloignée, etc).

  10. Bonne année à toi Nicolas 🙂
    Je suis d’accord avec toi un engagement public peut être contre productif voir traumatisant. Cela me fait penser au film Yes Man avec Jim Carrey. Il y a une discussion à ce sujet justement sur le forum developpementpersonnel.org : http://developpementpersonnel.org/index.php?option=com_agora&task=topic&id=76&Itemid=29
    Le fait de s’engager publiquement nous oblige à respecter coute que coute nos engagements, même si le cœur n’y est plus… C’est là le problème car le défi devient un fardeau et peut littéralement “pourrir” une vie.
    Il faut que la volonté reste intacte pour avancer.

  11. Merci Jérémy et Jérôme pour vos retours.
    Tous ces retours d’expériences et de visions personnelles sur l’engagement public sont vraiment instructifs.

  12. Salut Nicolas
    J’ai souris en lisant cet article car j’ai pensé faire un engagement public auprès de quelques amis cette année, mais je ne l’ai pas fait à cause du côté procrastination que tu soulignes.
    Je pense également aussi qu’en faisant de telles déclarations à un cercle d’amis, on a des chances de recevoir certaines félicitations juste après l’annonce, alors que l’on a rien effectué encore. Cela peut tendre alors inconsciemment à un effet “je me repose sur mes lauriers”. C’est à double tranchant comme tu as dis.
    Après réflexion, je pense que si j’ai une annonce à faire, je le ferais qu’à quelques personnes très très proches (ma copine, mes parents, meilleurs amis…).

  13. Salut Etienne,
    C’est très bien vu ce phénomène de félicitations qui nous donne l’impression d’avoir atteint le but alors que nous ne sommes qu’au départ. On peut ainsi perdre une bonne partie de notre motivation dans ce piège.

  14. Je pense que se sentir un peu soutenu peut faire du bien ms pq nécessaire pr autant d’ emeuter tt le monde au contraire laisser la surprise à certains que enfin on peut lâcher qqs phrases en agmnglais et en comprendre d’ autres ,c est le plus jouitif je pense.. ms y a du travail avant

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