Le mouton noir : comment vivre sa différence

Le mouton noir !

Il y a quelques temps, nous avons vu ensemble ma théorie du mouton noir. Puis, peu de temps après nous avions réfléchi à comment transformer notre différence en force.

Bien que je ne comptais pas m’arrêter à ces deux articles, il manquait tout de même un point important à traiter pour tout mouton noir qui se respecte : comment vivre sa différence au sein d’un troupeau de moutons blancs.

Se sentir à l’écart du troupeau est une expérience que bon nombre de personnes « différentes » ou plutôt moutons noirs ont malheureusement déjà vécu. N’arrivant pas à trouver sa place on commence peu à peu à douter de sa propre personne, voir se marginaliser progressivement du groupe.

Ce triste constat d’échec est en grande partie due à de l’incompréhension de part et d’autre. Parfois un simple manque de communication.

Voyons ensemble comment retourner cette situation afin de rendre le climat plus sympathique et constructif et ainsi vivre en toute plénitude notre merveilleuse condition de mouton noir.

Assumer sa différence ?

Ce malaise n’est parfois ressenti et réellement vécu que dans un seul sens : celui du mouton noir. Ce dernier se sentant immédiatement mal à l’aise et ce quel que soit le groupe de moutons blancs vers lequel il souhaite s’intégrer. Ce malaise est ressenti tel un complexe « je me vois différent, je me sens différent et donc tout le monde ressent cette différence ».

On pourrait mettre en parallèle ce phénomène avec les complexes que ressentent de nombreuses personnes vis-à-vis de leur aspect physique : un nez trop long, une calvitie naissante, un ventre trop rond… Très souvent, la personne concernée exagère inconsciemment son complexe et surtout se persuade que le monde extérieur ne voit que cette différence. On appelle cela : le miroir déformant.

Sans approfondir le sujet, on peut malgré tout le comparer avec les complexes vécus par un mouton noir : croire que l’on ne voit en lui que son originalité, telle une bête de foire. La réalité est pourtant loin de ces considérations là. De plus les seules et rares personnes qui jugent un mouton noir de la sorte sont souvent ceux qui s’assument le moins et expriment leur manque de confiance en eux en jugeant les autres à outrance.

Au final, comme tout complexe, la gène est en nous-même et le jugement des autres n’est pas aussi tranchant que l’on pourrait le croire. Loin de là !

La solution à ce problème semble pourtant simple : il suffit « juste » d’assumer sa différence !

Comme d’habitude, c’est assez facile à dire et bien plus dur en pratique… Quoi que, le blocage n’est souvent qu’une simple porte à ouvrir. Toujours est-il, pour vous aider à aller plus loin, je vous invite à lire rapidement le précédent article du Mouton Noir traitant de ce problème et de sa solution : comment accepter sa différence ?

Vivre et comprendre cet univers de moutons blancs

« Mais pourtant, j’assume totalement ma différence ! »

Vous êtes différent de ce troupeau, vous assumez sans complexe votre différence et pourtant le malaise demeure. Pourquoi ?

Pour répondre à cette question il convient de prendre en compte un facteur important : il existe autant de réalités que d’individus.

Nous vibrons tous de façons différentes à un même évènement. Notre histoire, notre vécu, nos émotions, nos valeurs, tout cela est unique. Par conséquent, chacun d’entre nous vivra les choses différemment et percevra la réalité d’une manière unique, selon son propre paradigme.

C’est peut-être de là que vient ce malaise, un problème de compréhension entre deux univers : le votre et celui/ceux du troupeau.

Afin de résoudre ce malaise, il convient de changer de perspective. Pour ce je vous propose un petit jeu très instructif : essayer de ressentir les choses sous l’œil de votre interlocuteur.

Essayez de vous mettre à sa place et non la vôtre afin de comprendre sa réalité. Au final ce travail d'empathie vous permettra de mieux comprendre les différences qui vous opposent. De plus, c’est un excellent exercice d’analyse et de perception des choses qui permet d’apprendre énormément sur les autres et soi-même.

Il nous arrive bien souvent d’oublier que nos différences, si elles sont correctement interprétées, peuvent nous apporter bien plus que nos similitudes. Il suffit de regarder le cas des critiques constructives.

Vous n’êtes pas seul

Malgré tous vos efforts et votre empathie, rien n’y fait. Peut-être alors que le troupeau est tout simplement complètement refermé sur lui-même. Peut-être qu’il aime le Statu Quo.

Vous avez fait de nombreux efforts pour vous intégrer et comprendre ce fameux troupeau, mais rien n’y fait. Soit, et bien qu’ils restent ruminer dans leur coin, vous avez bien mieux à faire !

Ce troupeau n’est pas la norme et encore moins le centre de votre monde. Il existe des millions voir des milliard d’autres troupeaux. On pourrait même dire qu’il y a en autant qu’il existe d’interactions sociales. Par conséquent, pourquoi ne pas laisser ce troupeau paître et aller chercher de meilleurs confrères là où l’herbe est plus verte.

Recherchez d’autres moutons semblables à vous. D’autres moutons noirs qui partagent vos goûts et vos envies. Parfois ces personnes sont toutes proches de nous, il suffit juste d’être un peu plus aware pour les trouver.

Ne perdons plus de temps avec ceux qui ne le méritent pas. Ne remettons pas en cause notre personnalité à cause d’un groupe.

Vous vous en étiez peut-être déjà aperçu auparavant, mais j’ai horreur que l’on pose des limites sur ce que je suis et par la même, je déteste que l’on fasse de même aux autres. Que vous soyez moutons noirs ou moutons blancs, ne laissez pas un groupe décider pour vous de ce que vous êtes. Ne perdez pas votre temps avec ceux qui vous limitent, bien que le chemin soit difficile, apprenez à forger et renforcer votre estime de vous-même.

Cultivez cette personnalité qui vous est propre, vous êtes unique et je suis convaincu que de nombreuses personnes ont besoin de votre unicité.

Et n’oubliez pas, vous n’êtes pas seul, il y aura toujours un mouton noir pour vous comprendre 😉

Pour conclure, je tiens à remercier Farah, lectrice de ce blog, pour m’avoir donné l’élan nécessaire à la création de cet article. Merci 🙂
N.

Crédit photo : tanakawho – Flickr

28 comments

  1. Bien dit, quoique je ne me considère plus comme un mouton noir mais plutôt une fille hors- normes qui assume ses différences.
    Nous sommes tous différents et c’est bien mieux comme cela, dommage que certains l’oublient dans leur souci d’être populaire ou rentrer dans la norme.
    J’avais écrit http://uneanglaiseaparis.wordpress.com/2010/04/16/je-ne-me-definis-pas/, probablement de façon un peu maladroite, c’était un de mes premiers billets en français.
    Elle ( @enxs )

  2. Ping : Twitted by xctra
  3. Merci beaucoup Nicolas de nous guider avec douceur et précision sur les chemins de notre différence. Tu es comme un berger ! 😉

  4. Merci Nicolas pour cet article plein de vérité!
    Pour ma part, il y a le « bon » et le « mauvais » mouton noir.(comme tu l’indiques également)
    Je vais garder le « bon » …Dans ce cas,le mouton noir aura plus de caractère et de volonté que les autres!
    Il réussira pratiquement tout ce qu’il entreprendra pour mettre justement en évidence ..cette différence.
    il voudra être connu et reconnu.
    Prenons juste deux « petits » exemples : Albert Einstein physique ingrat,il a été Allemand,apatride,suisse,Helvético-Américain …
    Mozart : Issu d’une famille où cinq enfants sont morts avant sa naissance, et qui révèlera des dons prodigieux pour la musique à l’âge de trois ans .
    Ils n’ont pas suivi le « troupeau » et ne l’ont jamais rejoint…mais lui ont apporté une large contribution et une évolution incroyable (chacun dans son domaine)
    Puis je considérer ces deux immenses personnages (parmi tant d’autres)comme étant des « bons » moutons noirs?
    Si oui, alors les moutons noirs sauront surpasser les autres sans aucun problème !
    Je n’ais pas « aimé » ton article, tout simplement …Il m’a littéralement passionnée
    A bientôt , Lola xxx

  5. Merci à tous pou vos commentaires.
    Elle : au final, peu importe que l’on se définisse mouton noir ou pas, l’important est de ne pas perdre notre identité face au groupe 😉
    Jean-Philippe : merci pour le compliment, peut-être que je tiens ce côté de mon grand-père qui lui-même était berger 🙂
    Lola : merci, tes exemples sont très pertinant. Il est vrai que bon nombre de moutons noirs ouvrent la voie à de nouvelles choses. Cela me rappelle une citation que je mettais en signature il y a quelques années : « Les fous ouvrent les voies qu’empruntent ensuite les sages. » 🙂

  6. Hello! Article terriblement intéressant, mais qui pousse à la réflexion. Je m’accorde complètement avec l’idée qu’il faille apprendre à comprendre l’autre. C’est une vertu d’une valeur inestimable. En revanche, je ne suis pas convaincu que le mouton noir ne doive rejoindre un groupe de semblables à tout prix. Il n’aurait alors plus de différence à cultiver, et sa personnalité pourrait rapidement se masquer dans une masse! Quoi qu’il en soit, Continue comme ca!

  7. Merci beaucoup Julien, ton commentaire est très pertinent.
    En effet, la recherche d’un troupeau de semblables ne doit pas être une finalité.
    Cela dit, la rencontre de personnes partageant les mêmes goûts et envies permet au mouton noir de développer encore plus ses talents et ce par l’émulation du groupe.
    Après, il est clair qu’il aura toujours besoin de moutons blancs pour apprendre à exprimer et cultiver ses différences.

  8. Je suis d’accord avec cette idée, surtout sur le fait de s’adapter à son environnement en choisissant le troupeau qui nous convienne le mieux. Il faut choisir et pas subir sa vie 🙂

  9. Hello Jérôme et merci pour ton commentaire.
    Effectivement « choisir et agir pour ne plus subir sa vie » est l’un des plus importants pas de notre développement personnel.

  10. Je n’ai pas pu m’empecher de tilter sur « mouton noir » « cochon noir » mdr bref ici c’est du developpement personnel alors on reste serieux 😉
    Un plaisir de revenir sur ton blog Nicolas, ca faisait longtemps. Je dois te dire que tu tiens un concept puissant avec ton histoire de Mouton Noir, dans un autre registre tu n’es pas sans savoir que JP de RevoPerso ecrit un ebook sur son concept de scanneur. Tu as etudie l’idee d’en faire un peu la marque de fabrique de ton blog ?
    Je suis desole pour le HS je reviens a ton article. Pour moi qui vit dans une societe ou les gens ne sortent quasiment JAMAIS du moule ton concept me touche vraiment. Je dois t’avouer que le moule est bien plus facilement cassable en europe que dans le moyen orient. Les traditions et la famille ont tellement de poids que tres peu arrivent a se dire « eh puis merde je m’en fou je passe outre ». Loin de moi l’idee de critiquer une culture qui au final est tres (trop ?) loin de la mienne mais je ne peux m’empecher d’observer qu’on ne peut appliquer tes conseils partout. Ici le probleme ne vient plus de soi mais le d’autrui et refuser le consensus reviendrait non pas a s’extraire d’un groupe d’influenceurs mais tout simplement etre desherite de sa societe et de sa famille !
    Maintenant je comprends aussi que tu ecris d’apres ce que tu connais et pour un public occidental donc la j’en reviens a l’ebook. Ton concept (en occident) est puissant lol
    Un vrai commentaire bordelique mais c’est parce que je pense a 300 choses en meme temps…sorry
    Merci en tous les cas Fenice, toujours sympa de te lire 🙂

  11. Hello Mohamed et merci pour ton commentaire (et pas de soucis sur le côté décousu de celui-ci) 🙂
    Tu as visé juste, le Mouton noir est bien un concept que je compte traiter de temps à autres sur ce blog. Je prévoie d’ailleur un petit conte sur le sujet d’ici quelques temps 😉
    Pour en revenir au contenu de ton commentaire, ton expérience personnelle est vraiment intéressante car elle apporte une vision manquante.
    Penses-tu par exemple qu’il soit possible, comme je l’explique plus haut, d’apporter sa différence au sein de traditions, en s’intégrant réellement dans cet univers ?
    Par exemple en se disant : « je suis différent, mais capable de m’intégrer et apporter par ma vision des choses. »
    J’ai l’impression que cet un peu ton cas. Tu semble bien intégré à un univers que tu as découvert il y a peu tout en étant toi aussi un mouton noir. Est-ce que je me trompe ?

  12. @Fenice
    En fait c’est assez dur d’imaginer ce qu’il en est de vivre dans ce genre de société. La plupart des mecs omanais que je connais ne se pose meme pas la question de savoir s’ils sont des moutons noirs. Ils peuvent traverser en dehors des clous de temps a autre mais au final la famille et la tradition l’emportera et pour eux il n’y rien d’anormal a cela !
    Suis-je bien integre dans cet univers ? Le mot integre a tendance a m’herisser les poils… va savoir pourquoi 🙂
    Non sincerement je me sens bien a la capitale parce que l’ambiance est tres differente meme au niveau des Omanais. Mais Sohar non je ne colle pas dans le decor…pas du tout.
    Une histoire pour vous faire un peu marrer. J’ai la sale tendance d’ecouter la musique a fond en voiture, des beats puissants en general. J’ai arrete de le faire pourquoi ? parce que j’ai remarquer que les jeunes du coin m’imiter en croyant que c’est ce que tout les gars cool de l’ouest font. En fait je trouverais sympa de me prendre comme modèle si cette bande de zigotos avaient compris que moi je fais ca avant 7h du soir JAMAIS après… 🙂
    Enfin a la question : suis-je un mouton noir ? j’aurais tendance a repondre ce que je reponds toujours a ce genre de question : je suis ce que vous voulez que je sois 🙂
    Merci encore Fenice

  13. Merci Mohamed pour ton explication qui permet de mieux comprendre ton expérience. C’est toujours enrichissant des retours d’expériences tels le tien.
    Comme on dit : on ne voit toujours le monde que selon notre propre réalité.
    Concernant le mouton noir qui est en toi : Vu que tu es ce que l’on veut que tu sois, je souhaite te voir tel que tu es et non tel que l’on peut vouloir te voir (oui je suis en forme ce matin ^^).
    NB : désolé pour le mot intégré, c’est vrai qu’il n’est pas des mieux choisis 🙂

  14. Hello Jean-Philippe, toujours à l’affut, tel un Lucky Luke du commentaire 😉

  15. Merci pour ce beau texte. J’aimerais citer le deuxième accord toltèque « quoi qu’il arrive n’en fait pas une affaire personnelle ». Ce que pense l’autre de nous est toujours le reflet de sa propre expérience, de son vécu. Cela n’a souvent rien à voir avec nous.
    Quand je pense à cela, ça me permet de relativiser certains désagréments.

  16. Merci Elisabeth 🙂
    Cela rejoint également une citation du Parrain que j’adore :
    « It’s not personal, it’s strictly business ! »
    Combien de choses prenons-nous de manière personnelle alors que pourtant nous sommes loin d’être au cœurs du sujet en question.

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