Charger la mule, cette expression n'a été que trop juste pour définir la situation dans laquelle j'ai pu me fourvoyer il y a peu. Comme toujours, les erreurs sont souvent les maîtres de notre apprentissage donnant à l'expérience une force plus grande que celle d'un quelconque savoir théorique. Ainsi, profitons de mes faux pas et de l'expérience engrangée pour en tirer des leçons qui je l'espère pourront également vous aider à avancer.
Pour situer le contexte, revenons à une méthode d'efficacité dont je vous avais parlé dans un article publié début 2010 (Quelle doit être la première action de la journée pour être plus efficace ?) et que j'utilise encore aujourd'hui plus que jamais. Pour faire court, cette méthode consiste à définir tous les jours 2 ou 3 tâches importantes ainsi que quelques tâches secondaires, l'impératif étant d'essayer de finir les actions importantes dans la journée et, si le temps le permet, attaquer quelques activités de second ordre.
En utilisant cette méthode depuis quelques années, j'ai considérablement amélioré mon efficacité et défini plus clairement que jamais mes priorité. Jusque là, aucune ombre au tableau. Mais, là où j'ai pêché (mon père), c'est justement en voulant trop charger la mule.
En effet, bien que l'outil soit toujours le même, depuis mon passage au statut d'entrepreneur ma situation est bien différente de l'époque où j'étais salarié. La quantité et la diversité des tâches quotidiennes est bien plus grande et de fait, j'ai tout naturellement commencé à rajouter progressivement de nouvelles tâches de second ordre à ma liste. Inconsciemment, j'ai continué à charger une mule déjà bien sollicitée par les poids présents sur son dos.
De 5-6 tâches journalières (importantes + secondaires), j'en suis parfois arrivé à définir pour une seule et même journée une douzaine d'actions à faire. Bien évidement, malgré la longueur de ces listes, les journées elles ne s'allongeaient pas et, comme vous vous en doutez surement, il était rare que je valide l'ensemble des tâches définies le matin.
Pauvre mule
Si charger la mule s'arrêtait juste au simple fait de ne pas exécuter toutes les tâches définies quotidiennement, ce ne serait pas bien grave. Cependant, en grand perfectionniste que je suis (mais qui se soigne), cette situation me laissait très régulièrement avec un fort sentiment de frustration.
En ne réalisant pas tous mes objectifs, j'avais clairement l'impression de ne pas avancer !
Et pourtant, ironie de la situation, avec le recul je me suis rendu compte que, malgré ce sentiment, j'avançais bel et bien et j'étais plus efficace que je n'ai pu l'être auparavant.
À chargé trop la mule, j'ai ainsi traîné un fort sentiment de frustration et de culpabilité à l'idée de ne pas avancer comme je le voudrais. Au lieu de profiter pleinement des multiples réalisations qui étaient miennes et utiliser cette émulation pour m'encourager un peu plus, je me focalisais négativement sur tout ce qui était en attente.
Inutile de préciser qu'un tel était d'esprit est loin d'apporter les ressources nécessaires pour rester motivé et positif.
Et de votre côté, est-ce que vous chargez trop la mule ?
Si tel est le cas, si vous avez conscience d'une quelconque surcharge de votre pauvre bête de somme alors, il est peut-être temps de retirer quelques sacs de son dos.
Retirer des charges, laisser des activités secondaires sur la route n'est pas évident à faire mais, vous pouvez me croire pour avoir moi-même rectifié le tir, ce type d'initiative est réellement salvatrice.
C'est en se focalisant sur les activités réellement importantes, en apprenant à lâcher du leste, en éliminant le superflu et surtout en étant plus conciliant avec le temps et soi-même que l'on peut réellement développer une efficacité positive et vidée d'une bonne partie de stress. Voici donc ce que mes erreurs récentes m'ont appris et j'espère que cet enseignement pourra vous aider vous aussi à ne pas trop charger votre mule (cette pauvre bête est bien trop brave pour mériter cela.) 🙂
Crédit photo : iki-photos
Bonjour Nicolas, je suis bien content de lire pour la première fois ton blog. je n’avais donc pas lu le premier article “Quelle doit être la première action de la journée pour être plus efficace ?” et fait une pierre deux coup en apprenant ce truc (taches primaire et secondaire) et son update.
Dès demain je m’y met. par contre mon problème, ca va être de me tenir à ces quelques taches et de “refuser” les autres… !
Personnellement, lorsque je décide de réaliser trop de tâches différentes, je n’arrive pas à me concentrer sur chaque tâche, alors que lorsque je me focalise, comme tu le dis, sur les 2-3 tâches les plus importantes, j’arrive généralement à les réaliser.
Mine de rien, vouloir en faire trop ammène souvent à la procrastination car on a le sentiment d’être noyé.
@Sylvain : n’hésite pas de nous faire un retour d’expérience. Bon courage à toi 😉
@Axel : Très juste, et cela devient vite un cercle vicieux. On procrastine, les tâches continuent à s’empiler et on procrastine de plus belle.
pas facile de changer les mauvaises habitudes ! mais il faut 3 semaines parait-il pour réussir. Pour l’instant ca me permet de focuser plutôt bien… a suivre !
Bonjour Sylvain,
En fait il faut environ un bon mois pour changer réellement une habitude mais cela varie en fonction des individu et de l’ancrage de l’habitude en question.
Bonjour
Oui, c’est tout le problème des listes. On a tendance à tout mettre (à trop en mettre).
Et ça frustre de ne pas réussir à finir, on vit dans l’échec constant de la liste d’actions.
La liste GTD est une bonne école pour ça.
Elle oblige à évaluer ce que l’on est capable d’accomplir en une journée, à prendre sa propre “mesure”.
Brian Tracy dit de faire une liste de dix item par jour et pas plus.
Sur ces dix, il propose de se focaliser sur les trois qui rapportent le plus (suivant la bonne vieille loi de Pareto : 20 – 30 % du boulot produit 80 % des résultats)
“Qui rapportent le plus”, ça oblige à savoir clairement ce qu’il en est. A avoir des objectifs bien définis et de savoir ce que chaque action rapporte au bout du compte.
Sans ce rapport final (chiffré ?), on ne peut pas savoir s’il est possible ou non de déléguer certaines tâches à quelqu’un d’autre. Si ça en vaut le coût. (Payer une femme de ménage 15 euros pendant qu’on est sur un projet rémunéré 30 euros de l’heure, c’est un bon investissement 🙂 )
Formaliser ses projets, c’est une nécessité… pour ne pas charger la mule.
J’ai aussi lu dans “The one minute manager” de K. Blanchard, qu’un bon projet (ou une action du projet) formalisé sur papier ne doit pas dépasser 250 mots. Pour être lu, et relu, à chaque fois, avant de commencer ce projet (cette partie), en une minute.
L’idée me semble bonne, on réaffirme le pourquoi de la tâche et la nécessité de l’accomplir. Ça permet aussi d’éliminer les tâches qui ne rapportent rien ou pas/plus assez. Afin de décharger la mule !
Car il s’agit bien de ne pas trop charger la mule, si on veut qu’elle avance. 😉
Bien Amicalement
L’Amibe_R Nard
Bonjour Amibe_R_Nard et merci pour ce commentaire aussi détaillé qu’intéressant.
Concernant la méthode GTD pour ma part, j’ai beaucoup de mal avec celle-ci la trouvant beaucoup trop lourde à mettre en place. Après, comme pour tout, il n’y a pas de méthode miracle et il est important d’adapter sans cesse les conseils et méthodes à notre fonctionnement personnel.
Merci pour l’info sur “The one minute manager”, je ne connaissais pas et je trouve le conseil pertinent.
NB : il va vraiment falloir que je lise ce bouquin 🙂