Quand perfectionnisme rime avec procrastination, comment faire ?

sortir de sa procrastination

Êtes-vous perfectionniste ?

Avez-vous déjà ressenti cette impression désagréable que les choses ne sont jamais tout à fait finies. Ce petit détail qui reste toujours niché là et vous perturbe inlassablement. Comme le dit une citation populaire : « le diable se cache dans les détails ».

Si vous vous retrouvez plus ou moins dans cette description, je présume que, paradoxalement, vous avez beaucoup de mal à terminer les choses et ce, accompagné d'une tendance à la procrastination.

Notre perfectionnisme nous amène à continuellement repousser certaines tâches. Pas toutes, juste celles qui prennent du temps et/ou sont importantes.

Si j'évoque avec vous un tel sujet, c'est parce que moi aussi, je suis un perfectionniste. Pointilleux, tatillon, les choses ont tendance à m'irriter dès qu'un défaut persiste (d'où les n retouches de thème de ce blog, même si cela ne se voit pas forcement). Par conséquent, la procrastination vient également me dire bonjour et parfois bloquer l'avancement de mes projets.

Heureusement, je me soigne. Et par cet article, je vais vous apporter quelques techniques simples pour vous éviter de tomber dans le piège de la procrastination.

Pourquoi le perfectionnisme nous fait-il procrastiner ?

Perfectionnisme rime avec travail bien fait et, qui dit travail bien fait, dit grande quantité de travail. C'est là que vient se nicher la procrastination !

Cette quantité énorme de travail à tendance à nous faire peur. Pour imager : qui ne ferait pas un pas en arrière en voyant devant lui un mur de plus de 50 mètres de haut à franchir ?

Malheureusement nous voulons ou plutôt, nous nous devons de bien faire, ne serait-ce que vis-à-vis de nous-même. Malheureusement, lorsque les contraintes d'une deadline ne sont pas présentes, nous avons tendance à étaler encore et toujours dans le temps. Jusqu'au jour où, nous abandonnons totalement ce projet sur lequel nous avions mis tant de cœur et d'énergie.

Quel dommage ! Alors que les choses auraient pu êtres bien plus simples… plus simples ?!

Plus simples… tiens ça c'est une idée !

Comment sortir de cette procrastination ?

Vous l'aurez compris, pour résoudre ce problème, les solutions à mettre en place doivent être simples. Pour cela, j'aimerais faire une image avec l'univers du web qui, par bon nombre d'exemples, permet d'expliquer cette théorie de la simplicité.

Prenons par exemple un cas que j'affectionne tout particulièrement : Twitter. Et revenons aux origines de celui-ci.

Au départ, Twitter ne permettait de faire qu'une chose simple : envoyer un message limité à 140 caractères et permettre de communiquer par se biais avec d'autres utilisateurs. Lors de son lancement, le service permettait de faire 3 choses simples : suivre des utilisateurs, envoyer des tweets et y répondre. Pas de trending topics, retweets, API, customisations de thèmes, Twitter anywhere et autres créations de listes.

Pour de nombreux cas sur la toile, on retrouve ce même principe (y compris pour les blogs à succès). Le concept de base est lancé très rapidement puis, les ajouts et perfectionnements se font au fur et à mesure du temps.

Je me suis beaucoup inspiré de ce principe pour résoudre mon problème de procrastination et voici ce que j'ai pu en ressortir :

Pour éviter la procrastination : décomposez votre projet en plusieurs briques. Trouvez parmi ces briques celles vous permettant de créer de suite quelque chose, les briques essentielles à votre projet. Puis réalisez-les et oubliez le reste… pour le moment.

Si vous voulez créer un site ou un blog : commencez par mettre en place rapidement l'hôte puis écrivez un peu de contenu et ce le plus tôt possible. Lancez votre blog. Le design, la définition des catégories, les pages “à propos” and coe peuvent attendre. Si vous souhaitez tout sortir d'un coup, vous vous démotiverez très vite et repousserez sans cesse votre date de sortie.

De même pour un projet professionnel à échéances longues : commencez à réaliser la partie vous donnant immédiatement des résultats, vous vous occuperez des détails plus tard. Sans ça votre diagramme de Gantt risque de s'allonger à l'infini. Un petit conseil simple que j'utilise assez souvent (mon tableau velleda en garde encore les traces) serait de sortir le projet de votre tête et le schématiser. Ainsi vous identifierez bien toutes ces biques.

Idem pour une doc : commencez par une partie simple et qui vous motive.

Lorsque j'écris un article pour ce blog je procède également de même : j'attaque le cœur du projet en premier : le contenu. Ce n'est que plus tard que je m'occupe de la mise en forme, des relectures et autres corrections orthographiques et syntaxiques. Tout faire d'un coup me prendrait plusieurs heures et les fausses excuses pour empêcher de trouver un créneau disponible ne manquent pas.

Créez des briques simples et commencez par celles qui sont les plus vitales et/ou les plus motivantes. Ainsi, votre perfectionnisme sera récompensé plus rapidement. Vous obtenez déjà des résultats, ce qui renforce encore plus votre motivation.

Pour reprendre l'image de notre mur vertigineux, en désossant votre projet, c'est un peu comme si vous cassiez ce mur (tout comme, dans un autre contexte, le mur de réalité) et qu'il ne vous reste qu'une petite série de murettes à enjamber.

C'est beaucoup moins impressionnant du coup, non ?

Auriez-vous réussit à générer une même dynamique en travaillant sur un projet de A à Z ? Sans n'avoir reçu aucun retour de votre travail, aucune récompense sur les différentes lettres de l'alphabet ?
Personnellement je ne peux pas et plus encore : je n'ai pas envie ! Réalisons les choses petit-à-petit, un pas après l'autre. Et n'oublions pas d'apprécier cette sensation de bien être à chaque brique finalisée. Plus encore, n'oublions pas de dire au revoir à madame procrastination qui vient juste de nous quitter en prenant le premier train.

Photo :  5y12u3k

27 comments

  1. Je sais pas si tu as lu le bouquin de neil fiore sur la procrastination (à mon avis le meilleur livre sur le sujet). L’un des conseils majeurs du livre est justement de prendre des “baby steps” et de découper chaque tâche en toute petites tâches qui sont plus concrètes et font moins peur. c’est effectivement l’un des meilleurs conseils contre la procrastination. Rien de plus paralysant que de regarder un projet complexe comme un tout ; une sorte d’imposant monolithe qui n’est en réalité qu’une succession de petites tâches. Bref, voilà une illusion qu’il faut savoir percer.

    1. Salut Nicolas,
      Rome ne s’est pas construite en 1 jour. alors pourquoi vouloir en faire de même pour notre vie ou nos projets.
      Ah oui j’ai compris, c’est le désir d’être perfectionniste et de vouloir paraître à l’autre comme quelqu’un qui connaît tout.
      Mais c’est une erreur monumentale que l’on ne doit pas commettre.

  2. 2 petites remarques quant à ton article qui, ma foi, est bien intéressant.
    Dans mon business, ma force est d’offrir un service top-classe que peu de concurrents offrent, ce qui prend un temps énorme. Certains sont très sensibles à ça … Par contre, d’autres clients s’en foutent des détails ou d’un service top-classe, ils veulent le produit point barre (pas besoin de sourire, de jolie caisse, d’un délai très court, d’une facture sur un beau papier, …). Je pense qu’il faut connaître chacun de ses clients (ou son public selon le secteur dans lequel on travaille) pour offrir ce que le client veut réellement !
    L’autre remarque est sur le fait de se concentrer sur les choses importantes lors de la rédaction d’un blog (ou site dans mon cas) : Je reçois un nombre infini de Newsletter de clients et certaines “font pitié” dès le départ => Soit, je me désinscris, soit je ne les lis plus même s’il y a eu un changement radical. Quand je fais une recherche et que je trouve un site banal, sans aucune informations, je n’y retournerai pas la fois suivante que je le verrai dans Google, c’est certain => Très honnêtement, je ferais attention à justement lancer le site/blog une fois qu’il est top-classe …
    Blog vite fait

  3. Merci à vous deux pour vos commentaires.
    @Boris : Je ne connaissais pas ce bouquin du coup, je vais le rajouter dans la liste des “à lire”. Est-ce qu’il parle également des autres types de procrastination ?
    Pour ma part, le seul livre que j’ai pu lire sur le sujet étaient vraiment décevant car il ne proposait pas de réelles solutions, juste des exemples jolis sur le papier mais sans aucun ancrage avec la réalité. Du coup, ma thérapie s’est faite par l’expérience.
    @Vinodis : ha, du débat, ça fait plaisir 🙂
    Pour le premier point, je suis d’accord avec toi. Cependant, rien n’empêche d’offrir un service de qualité tout en découpant le travail en plusieurs tâches.
    Concernant le second point, tu passeras probablement ton chemin sur un site ou une newsletter d’amateur, mais si le site progresse en qualité, il est possible que tu retombes sur celui-ci quelques mois après.
    À cette seconde visite, tu pourras trouver un site bien fait, avec une belle newsletter qui donneront envie de s’inscrire. Il y a également de fortes chances que tu ais oublié ta première visite, vu qu’à ce moment-là le site était sans intérêt (site inintéressant => aucune raison de garder en mémoire ma visite).

  4. c’est toujours intéressant ces articles sur la procrastination
    un truc que je partage avec tous qui m’aide : la technique du sandwich!
    insérer une tâche qui nous repousse entre deux tranches horaires de trucs qui nous plaisent
    je vous assure, ça peut marcher!
    une autre idée : la délégation, naturellement.
    Quelle satisfaction de réussir à déléguer une tâche repoussante ou parfaitement ennuyeuse…

  5. Merci pour ces éclairages sur le lien entre perfectionnisme et procrastination. La procrastination c’est quand vous voulez vous motiver à faire des choses que vous devez faire et que vous voulez faire. Autrement dit vous souhaitez le résultat sans faire ce qu’il faut pour cela ! Il convient donc de transformer l’excès de temporisation en motivation.

  6. J’appuie l’exercice Nicolas. La vie n’est pas un sprint, mais un marathon. On avance tous les jours un petit plus vers ce qu’on veut, et un jour on se rend compte qu’on l’a obtenu. Cela vaut aussi pour nos projets. Même s’il faut garder à l’esprit le cap, il faut se concentrer sur un mini-objectif à la fois, le remplir puis passer au suivant. Et ainsi de suite. Un peu comme un ordinateur qui gère un processus à la fois, et non tout d’un coup pour ne pas surcharger le processeur.
    Yoann

  7. Plus vaut faire quelque chose (même que le résultat ne soit pas le meilleur) que rester dans le carrefour en regardant le chemin en face, mais ne pas oser donner le premier pas.
    Helena, une perfectionniste/procastinatrice pro

  8. Merci à tous pour vos commentaires.
    @DocG : je ne connaissais pas cette méthode sandwich, ce serait intéressant d’essayer 🙂
    @jlmo : il est clair que la motivation est une des clefs pour mettre à mal la procrastination. Ce qui nous pousse à une autre question : comment se motiver ?
    N’est-ce pas @Yoann 😉
    @Yoann : J’aime beaucoup ton image du marathon ou justement il est important de savoir gérer son effort en fonction du moment, du contexte et de notre énergie physique.
    Au fait Yoann, pour en revenir à un autre commentaire, j’ai attaqué Tribus de Seth Godin (la Vache Pourpre n’étant plus en stock). Très bon bouquin, je me régale pour l’instant 😉
    @Helena : Oui, c’est exactement ça. C’est un des plus grands pièges : rester dans son confort personnel et ne pas agir. C’est rassurant mais ça ne fait pas avancer.

  9. Oula, je connais ça… Méchamment même, je vais laisser l’article de coté, je procrastine tellement que j’ai lu l’article en diagonale ^^’
    (bon, je vais faire un petit effort… :D)

  10. Oui, je comprends tout à fait. Et pourtant, le temps pris à la lecture sera bénifique pour plus tard.
    De plus, ça fait une victoire de plus sur la procrastination 😉

  11. Salut!
    Je voulais juste te dire que ton article est EXCELLENT. J’oublie trop souvent de découper en baby steps et d’aller à l’essentiel.
    Merci du rappel!
    (aller hop, au travail!)

  12. Je te remercie CC.
    NB : Tu n’es pas le seul à oublier les baby steps, crois moi 😉

  13. Excellent !
    Je suis moi aussi une perfectionniste et je me soigne.Avant je ne supportais pas que l’on dise de moi que je sois perfectionniste alors que je me disais toujours que ce que je faisais était loin d’être parfait et qu’il ne pourrait jamais l’être.
    “Perfection does not exist. You can always do better and you can always grow.” Les Brown –
    Alors j’essaye de faire de mon mieux et de voir ce que les gens pensent de mon travail et d’apprécier ce qu’ils en disent.
    Elle

  14. … mince alors… vous venez de me donner quelques clefs très importantes pour moi mais aussi pour mon fiston! Ce qui était source d’une mauvaise image de soi va pouvoir se transformer en atout de qualité. Excellent!

  15. Petite précision : “le diable se cache dans les détails” est certes une phrase populaire, mais surtout un dicton allemand (je suis perfectionniste…)
    Procrastiner est sûrement l’une des parts les plus ambivalente de la créativité et de la production : tantôt glissante, tantôt génératrice…
    Une autre billet par là qui devrait vous plaire : http://cadexquis.juraver.net/article-57-procrastiner-mais-encore

  16. JJ Merci pour le commentaire ainsi que pour les sources de cette citation.
    Je vais regarder le lien de ce pas 🙂

  17. bjr et merci pour vos éclaircissements et solutions, je suis un proscrastinationiste qui s ignorait et un perfectioniste latent et c’est une source de stress…Découpage, délégation mais aussi organisation non? Détecter les priorités, les classer et les traiter. Au temps suspend ton vol. Dans le métier de banquier ça devient de la folie. Couper son tel, fermer son pc et réfléchir, on ne peut plus et on n’en peut plus…

  18. Vincenzino : J’imagine bien les difficultés d’un tel métier. Le stress amène souvent plus de stress. Rien que le fait d’arriver à couper tout et faire un réel break avec l’environnement extérieur permet de relativiser et prendre vraiment le temps de réfléchir sur les choses importantes à faire.
    Bon courage Vincenzino.

  19. Bonjour Nicolas,
    En lisant ton article et les nombreux commentaires, nous nous sentons de suite moins seuls dans le cas de la procrastination et du perfectionnisme.
    L’image du mur est très intéressante, et je te rejoins sur la décomposition en détaillant brique après brique.
    À chaque brique un objectif.
    À chaque objectif un résultat.
    Merci pour cet article.
    Claude CHATARD

  20. Merci Claude, il est clair que nous sommes très nombreux dans ce cas. La procrastination est assez répandue, le problème c’est que ceux qui en sont touchés, par peur de passer pour des fainéants, n’osent pas en parler.

  21. Bonjour à tous, je viens tout juste de découvrir ces articles et je dois dire que je me retrouve complètement.
    Voilà, j’ai 25 ans,je suis perfectionniste et bien souvent j’abandonne mon projet car je suis découragée par la quantité de travail à accomplir. Ce qui m’inquiète c’est que cette obsession de la perfection commence à me conduire à l’échec. Pour vous donner un exemple: j’ai récemment présenté le capes d’italien que j’ai échoué. Durant les écrits, j’ai bien perdu une heure sur une question extra simple qui ne demandait que 15 min et pas plus.
    Je dois absolument changer mon comportement et cette manie. En fait comme je n’ai pas du tout confiance en moi, je me mets une pression incroyable pour que tout soit parfait. Et je commence à en souffrir.
    Bonne journée à tous

  22. Bonjour Maguy,
    Je comprends tout à fait votre problème. Tout d’abord, ne vous inquiétez pas, il est possible d’améliorer voire plus, changer les choses.
    J’imagine que votre perfectionne ne se cantonne pas seulement aux choses importantes ?
    Ce que je vous propose est de commencer à travailler sur des petites choses sans importance et apprendre à moins apporter de soucis aux détails. Cela demande de l’effort au départ mais, petit à petit vous apprendrez à relâcher un peu cette tendance perfectionniste.
    D’un autre côté, et ce n’est pas une tache facile, il est nécessaire d’apprendre à relâcher la pression sur des choses plus importantes. Pour cela, essayez de visualiser le cas le plus négatif : “et si j’échoue”. Souvent, nous avons tendance à exagérer les échecs alors qu’il y a toujours moyen de se relever et être encore plus fort par la suite.
    Bon courage à vous, vous allez y arriver, j’en suis sûr !

  23. Bonjour Nicolas.
    Tout d’abord merci pour votre message et votre soutien. Effectivement, mon perfectionnisme ne se cantonne pas uniquement aux “choses importantes” mais envahit mon quotidien.
    Je suis consciente que je dois réaliser un travail sur moi-même mais seule ce n’est pas évident alors je dois dire que tous vos conseils sont les bienvenus.
    Mon entourage ne comprend pas forcément ce que je ressens et j’essaie d’ailleurs de l’en préserver. Je suis d’une nature passionnée, une battante comme les gens aiment à me définir. Oui mais voilà, arrive un moment où je suis fatiguée de montrer cette image “parfaite”.
    Je vais essayer d’appliquer vos conseils. Je vous avoue que pour l’instant l’idée d’échouer dans mes études me panique énormément. Si j’échoue encore mon concours, que vais-je faire de ma vie? Cette question me hante.
    A bientôt et merci pour vos conseils!!
    Maguy

  24. C’est exactement mon cas 🙂
    Mon projet informatique traine depuis plus d’un mois à force de me focaliser sur une seule étape!
    Alors que ” choses auraient pu êtres bien plus simples… plus simples!”; c’est tout à fait valable pour mon projet 🙂
    Ton site est génial , je viens de l’ajouter à mes favoris!
    à+

  25. J’aime tout ce que vous avez écrit là. C’est juste génial. Moi depuis que je suis les articles de Nicolas et d’autres blogueurs je me sens bien et je sens que je ne procrastine plus. C’est cool!!! Enfin je deviens cool.

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