Les Conflits, nous y sommes tous confrontés. Or, avec le recul, nous nous apercevons que de nombreuses sources de conflits sont liées à une seule et unique cause : l’incompréhension. Un mur qui vient se dresser entre notre interlocuteur et nous-même. Malgré un désir de communication ainsi que les outils naturels mis à notre disposition tel la parole ou le langage corporel rien n’y fait. Le courant ne passe toujours pas.
Afin de comprendre les origines d’un tel conflit, il convient d’étudier plus en détail le processus de communication. Pour commencer, prenons pour base un émetteur : votre interlocuteur, et un récepteur : nous-même.
Une histoire de filtres
Lors de la circulation de l’information entre l’émetteur et le récepteur, celle-ci est soumise à deux filtres. Le premier est produit par l’émetteur, entre la pensée et la formulation. À ce stade, l’information est altérée afin d’être compréhensible et transmissible. C’est ainsi que les mots viennent remplacer les idées.
En fonction des outils de communication de l’interlocuteur (vocabulaire employé, tonalité de la voix, gestuelle…) l’information sera déformée de la pensée originelle. Par exemple, un sentiment de peur pourrait être diffusé avec un ton agressif ou bien craintif. De même le message peut aussi bien être envoyé sous du second degré en employant l’humour par exemple.
Quant au second filtre, celui qui nous intéresse ici, il est appliqué par le récepteur et est présent lors de notre phase de traitement de l’information. Cette analyse se fait via un point de comparaison, un référentiel.
En règle générale, le référentiel au travers duquel nous nous plaçons n’est personne d’autre que nous-même. Ainsi, nous interprétons les informations de notre interlocuteur à partir de nos valeurs, notre éthique, notre expérience ou bien notre philosophie de vie.
Bref, nous analysons les choses selon notre propre référentiel. Ce que nous appelons techniquement notre paradigme (à retenir pour briller lors des soirées de l’ambassadeur).
Tout comme l’analyse de l’information, notre jugement passe également par ce référentiel. Or, si l’interlocuteur ne partage pas nos valeurs, il y a de grande chance pour que notre opinion de lui en soit altérée.
Changer de paradigme
Nous avons tous des valeurs et une vision de la vie différente, pour ne pas dire unique. Ils suffit de regarder des sujets tels la politique pour se rendre compte à quel point des discussions peuvent devenir très vite passionnelles. Pourtant, l’échange d’opinions opposées permet d’enrichir considérablement nos horizons. Il est par conséquent dommage de ne pas pouvoir profiter de la richesse d’un échange tout cela à cause d’un simple filtre entre l’information et notre analyse.
Pour remédier à cela, voilà la problématique que nous pourrions poser à George Clooney (ce n’est qu’un exemple) : notre café a très mauvais goût, pourtant il semble être d’excellente qualité. Que faire ?
Changer le filtre !
L’idée est simple : changeons de référentiel pour analyser l’information. Pour cela, nous allons changer de paradigme et prendre celui de notre interlocuteur et pour ce, il nous faut faire appel à notre capacité d'empathie.
Ce travail n’est pas forcément évident, il implique de se poser la question de ce que « ressent la personne en face ». Il est donc nécessaire de sortir d’un monde qui gravite autour de nous-même pour assimiler les valeurs et l’expérience d’une autre personne.
Pour exemple, imaginez une discussion tendue au travers de laquelle votre intervenant manifeste une haine profonde envers votre corps de métier, traitant ainsi les personnes de votre rang d’incapables. Difficile de rester stoïque et ne pas prendre ces attaques pour soi, ce que l’on ferait aisément en prenant notre paradigme. Maintenant, en prenant du recul et se plaçant sous le paradigme de notre interlocuteur, nous constatons que cette haine a une cause, et qu’elle est liée à une mauvaise expérience passée.
En prolongeant la discussion sous le paradigme de notre interlocuteur, peut-être aurons-nous réussit à trouver la cause de ce conflit et le convaincre de voir les choses sous un autre angle. Peut-être pas, mais au moins, nous aurons appris à ne pas prendre les choses pour nous et évité quelques colères et autres conflits en comprenant les causes de cette haine.
Voilà pourquoi le changement de paradigme est aussi important. Bien sûr, il ne permettra pas forcement de résoudre tous vos conflits, mais il apportera un plus grand recul et surtout une meilleure compréhension de l’autre.
Au final il permet de davantage nous détacher des conflits inutiles nous évitant ainsi colères et frustrations. Ce qui, de mon humble avis est déjà un grand pas.
Cet article, « Communication : Changer de paradigme pour résoudre les conflits », vient s’insérer suite à l’évènement mensuel : « À la croisée des blogs » initié par la communauté francophone de Développement Personnel. Le thème de ce mois-ci changer de perspective est organisé par MonaLisa du blog Le Bonheur Pour Les Nuls.
Photo : MorBCN
Trop peu de gens prennent le temps de comprendre l’autre, de le comprendre réellement, de savoir ce qui provoque son refus ou son attitude. C’est en travaillant sur ces leviers que l’on peut faire basculer certaines situations.
Julien : C’est le juste mot : des leviers.
NB : Un grand merci Julien pour commenter si régulièrement 🙂
Ne me remercie pas! Tu ne le dois qu’à toi!
Merci pour cet article plein de bon sens, bien que très difficile à mettre en pratique car malheureusement ça fait partie de notre nature d’appliquer les filtres de notre quotidien et notre éducation, ce qui est assez normal d’ailleurs. En arrivant à s’en détacher on aurait pu éviter des conflits plus ou moins importants (par exemple les guerres de religion).
Merci Alex pour ton retour. Effectivement, comprendre le paradigme d’autres cultures éviterait un bien grand nombre de conflits. Comme quoi, notre espèce a encore beaucoup de chemin à parcourir.
ok
Très juste!
On devrait faire de l’empathie une matière à apprendre dès la petite enfance (avant que l’ego ne devienne trop fort…).
Merci pour ce bel article.
Entièrement d’accord avec toi.
Plus généralement, l’intelligence sociale, voilà quelque chose qui devrait être un peu plus mis en avant sous forme de cours 😉