“Travailler plus pour gagner plus !”
Sur le papier, l'idée semblait des plus séduisantes et, qui plus est, en accord avec des valeurs traditionalistes de justice et d'équité. Cependant sur les faits, c'est une toute autre histoire car dans un tel cas de figure, la quantité n'est pas forcement synonyme de qualité. Bien au contraire…
Voilà pourquoi, j'ai aujourd'hui décidé de vous démontrer, preuve et expérience à l'appui, qu'il est possible de travailler moins tout en produisant de meilleurs résultats.
Le mieux est l'ennemi du bien
N'avez vous jamais rencontré ces personnes férus de travail, accumulant les heures supplémentaires comme l'on collectionnait les bons points à l'école pour au final, obtenir un résultat bien en deçà des espérances.
Une des grandes erreurs de l'ère industrielle fut de nous faire croire qu'un résultat pouvait, et même plus, devait être quantifié par le nombre d'heures de travail.
“Cette mission représente un coût de 30 journées/homme.”
Sur le papier cela semble tout à fait logique or, en réalité, il semble (expériences scientifiques à l’appui) que le temps effectif consacré à une activité est dépendant du nombre d'heures estimées avant la réalisation du projet.
En étant plus clair, pour des résultats quasiment identiques, un même projet peut aussi bien prendre 10, 30, 100 jours selon l'estimation faite au départ. Ainsi, l'estimation du temps de travail a un impact sur la quantité de travail effectif mais pas forcément sur le résultat in-fine.
Ce constat nous amène à nous demander qu'elle est la réelle différence entre chaque cas ?
La première réponse, un peu naïve mais pourtant très en vogue chez les culpabilisateurs de tous bords, nous orienterait vers l'idée d'une relation entre la fréquences des pauses et le temps du travail :
“Si certains mettent plus de temps à réaliser un même travail, c'est qu'il ne travaillent pas suffisamment et prennent trop de pauses. Limitons les pauses !”
Mais, soyons sérieux 2 minutes, les tirs aux flancs ne représentent en rien une majorité et la bonne volonté est bien plus légion que l'on pourrait le croire.
Se noyer dans les détails, ne pas avoir à rechercher le chemin le plus efficace, être libéré de la contrainte efficacité, voilà quelques-unes des raisons à cette extension de temps.
Comme le dit l'adage : “Le mieux est l'ennemi du bien.”
L'oublie du détail, le retour à l'essentiel
Travailler sous certaines contraintes, quelles soient techniques, physiques ou autres est un excellent exercice qui peut s'avérer in-fine très lucratif. Ainsi, ajouter une contrainte temps à vos activités agira également de la sorte.
Vous fixer des limites temporelles vous forcera à consacrer toutes vos forces vers l'essentiel. Dès lors vous serez obligé de laisser sur le bas côté tous les détails ayant peu d'importance.
Dans un même esprit, ces limitations vous imposeront à trouver des méthodes plus efficaces pour réaliser vos objectifs. À terme, par l'habitude, vous passerez à la vitesse supérieure en vous habituant à travailler vite et bien.
Pourquoi certains parents, sujets à des horaires de travail allégés (afin de concilier contraintes familiales et professionnelles) peuvent-ils être plus productifs qu'un jeune célibataire cumulant les heures supplémentaires ?
Tout simplement parce qu’ils sont contraints à plus d'efficacité et apprennent par la forces des choses à se contraindre à l'essentiel.
Voilà pourquoi, travailler moins peut vous faire gagner plus. Sortez du travail pour le travail, apprenez à réduire votre quota d'heures afin de rendre celles-ci pleinement efficaces.
Pour être passé du statut de bourreau de travail il y a quelques années à celui du travailleur efficace, je peux vous garantir les réels bénéfices de cette méthode que je n'ai toujours pas laissé tomber et ce malgré mon passage de salarié à indépendant.
Travailler moins, travailler efficace et profiter pleinement de son temps libre, voilà un bel leitmotiv, ne croyez-vous pas ?
Crédit photo : coba
Hello, Je suis toujours à la fois partisan de l’idée qui veut qu’on réussisse à éliminer beaucoup de choses moins utiles (plutôt qu’inutiles) en calibrant les temps qui nous sont impartis. Mais il ne faut pas aller trop loin dans cet argument. D’une part il ne s’applique quasiment qu’aux métiers intellectuels (si vous prenez 3 fois moins de temps pour visser un boulon, il est trois fois moins vissé). D’autre part, l’idée n’est pas de réduire, toujours réduire, mais de trouver la bonne quantité face aux attentes d’une clientèle ou d’un lectorat. Si mon client a tel budget et tel calendrier, je dois pouvoir m’y adapter. Bref, tout est dans la mesure d’une attente, l’adaptation et la gestion des priorités qui en découlent.
Hello,
Oui je suis tout à fait d’accord, il y a des limites bien réelles à prendre en compte. Par contre, je pensais également pendant longtemps que cela ne s’appliquait qu’aux métiers intellectuels.
C’est en discutant et en travaillant avec mon père, ancien artisan plâtrier, que je me suis rendu compte que ces principes étaient applicables (dans une moindre mesure) aux métiers manuels.
Par exemple, je me rappelle d’une méthode qu’il avait mis en place et qui lui faisait gagner plus d’une journée de travail.
Pour reprendre l’allégorie du boulon, on peut améliorer le temps de vissage. Soit en utilisant un positionnement plus approprié ou tout simplement en utilisant des outils motorisés pour ne plus visser à la main.
L’idée, encore une fois, n’est pas de pousser l’optimisation à l’extrême et retomber dans les travers initiés par l’ère industrielle, mais de trouver le bon compromis entre quantité et qualité.
Belle analyse! Effectivement, le travail occupe l’espace qu’on lui accorde sans corrélation directe avec le résultat. C’est d’ailleurs la théorie d’un expert en management dont j’ai oublié le nom.
Travaillant en contrôle de gestion dans l’industrie, je voudrais rajouter quelques remarques::
– la productivité qui permet chaque année de produire plus avec moins de ressources
– la limitation écologique, ou le fait que depuis des années, nous produisons beaucoup trop de biens matériels par rapport à ce que la planète peut supporter
– au delà de la satisfaction de besoin matériel, le travail est un puissant vecteur de développement individuel et d’intégration sociale
Bref, puisque la croissance et le chômage sont des thèmes d’actualité, pensons à la dématérialisation de cette croissance et effectivement, à une autre manière de travailler
Bon WE
Merci beaucoup Nicolas pour cet apport d’information très pertinent.
Il est vrai que les problématiques auxquelles notre époque et notre société sont confrontés sont aussi inquiétantes qu’elles peuvent également se révéler de très bon vecteurs pour changer positivement notre façon de fonctionner.