L’article suivant, « Changez votre vision de l’échec », vient s’insérer suite à l’évènement mensuel : « À la croisée des blogs » initié par la communauté francophone de Développement Personnel. Le thème de ce mois-ci « ces echecs qui nous font grandir » est organisé par Julien, auteur d’un de mes blogs favoris World Emotions.
Dans la famille des peurs, je voudrais « la peur de l’échec » !
Qui n’a jamais craint, parfois jusqu’à l’insomnie, de rater son exam, se voir refuser les avances de l’être désiré, rater sa prestation orale…
Après tout, quoi de plus légitime que ce type de craintes ?
Malheureusement, tant que ces craintes seront en nous, malgré un énorme travail de préparation et d’anticipation des risques, il reste difficile pour nous de les chasser. Or, au travers de nos croyances, nous avons oublié depuis bien longtemps quelque chose de fondamental que j’appellerais : les bienfaits de l’échec.
Et si, sans aller jusqu’à provoquer celui-ci, l’échec était une énorme source d’expérience et un outil pour se construire et non se détruire ?
Dans un autre registre, et si nous arrivions à décomplexer notre vision de l’échec et, en étudiant les facteurs constructifs de celui-ci, nous l’appréhendions différemment.
Alors, prêt à changer votre vision de l’échec ?
Apprendre de l’échec
Pourquoi échouons-nous ? Parce-que nous n’avions pas eu de chance, nous n’étions pas préparés, des imprévus se sont rajoutés à nos plans ?
Peu importe la cause, le fait est là : nous sommes passés à côté de notre objectif et nous ne pouvons plus rien y changer. Cela dit, il serait intéressant d’analyser plus en détail les causes de notre échec et comprendre réellement pourquoi nous n’avons pas réussi.
Pour y voir un peu plus clair, voici quelques exemples d’origines d’échecs ainsi que le questionnement adéquat à notre amélioration :
- Je n’étais pas préparé : Dans quels domaines se trouvent mes lacunes, quels moyens puis-je mettre en place pour les corriger ?
- Je n’ai pas fait ce qu’il fallait pour réussir : Quelle était la stratégie employée, quelles étaient les autres possibilités, Aurais-je pu le prévoir a priori ?
- Les choses se sont passées dans de mauvaises conditions : Comment faire pour améliorer, voire changer, ces conditions ? Comment aurais-je pu mieux me préparer à ces conditions extrêmes ?
- Je suis victime du bon vouloir des autres : Est-ce vraiment le cas, comment dois-je m’y prendre pour maitriser pleinement mon destin ?
- J’ai manqué de chance : En toute sincérité, est-ce la vérité ? Si oui, avais-je anticipé cette part de hasard, avait-je préparé un plan-B ?
Bien évidemment, analyser les causes de l’échec, ne changera probablement pas le constat, mais cela nous permettra de comprendre les causes et ainsi nous améliorer.
Une erreur perpétuelle
Il serait légitime de se demander la raison d’une telle analyse. Quel est l’intérêt d’un tel triturage de cerveau ? Une complaisance masochiste vis-à-vis de l’échec ?
Non, non, pas d’inquiétudes à avoir, on ne fait pas de ça chez nous 😉
L’intérêt ici est, comme vous l’aurez compris, de nous renforcer et éviter de reproduire nos erreurs à l’infini. J’aime également appeler cela l’erreur perpétuelle. Vous savez, ces tendances naturelles qui nous poussent à reproduire encore et encore les mêmes schémas négatifs.
À l’évocation de ce terme, j’ai toujours un même exemple me revenant en tête. Celui d’un ami qui, années après années, reproduisait exactement le même schéma amoureux, en voulant simplement faire une rencontre sérieuse. Un scénario qui, comme vous vous en doutez, se termine par un échec amoureux douloureux, mais… prévisible.
Cette personne est-elle condamnée à tomber toujours amoureuse du même type de filles et surtout vivre perpétuellement les mêmes échecs ?
Il y a quelques années, je vous aurais probablement dit : « j’espère que non ». Aujourd’hui, avec bien plus d’assurance et de conviction je peux vous afficher un joli NON. Les faits sont d’ailleurs là pour renforcer cette conviction personnelle. Cet ami a réussi à non seulement dépassé ces multiples échecs mais vit désormais une relation amoureuse harmonieuse et ce, depuis presque deux ans.
Voilà pourquoi il est nécessaire d’apprendre de nos échecs. Comprendre nos erreurs, maitriser un peu plus notre univers, minimiser le facteur chance et travailler sur nous-même pour nous améliorer.
L’échec, la fin d’une erreur
S’améliorer, voilà le maître mot. Par l’analyse nous arriverons à nous connaitre un peu plus, comprendre pourquoi nous avons réagi de telle ou telle façon. Quelle en est la cause, quelles en ont été les conséquences. De même, pour aller un peu plus loin, nous pouvons également tenter d’imaginer d’autres scénarii.
Attention cependant, à ce dernier point. L’idée ici n’est pas de re-inventer le passé afin de se noyer de remords et de « et si seulement… ». Là est le danger de notre analyse.
À ce propos, ce fameux « et si seulement… » recoupe la peur de l’échec. Une peur tellement préconditionnée par nos sociétés :
« Échouer, c’est être un nul, un raté », « dans un concours : seul les meilleurs réussissent », « Pourquoi n’y arrives-tu pas alors que d’autres le font bien ? ».
Quelques exemples rapides afin de prendre conscience à quel point l’échec est individualisé : Vous échouez, vous n’êtes pas à la hauteur, vous êtes donc un looser.
Si seulement, nous avions appris dans notre jeunesse à quel point certains échecs ont créé de grandes destinées…
L’univers du développement personnel traite souvent de l’exemple percutant d’Edison qui essuya des milliers d’échecs avant d’inventer l’ampoule électrique. À cet exemple on pourrait en rajouter d’autres tout aussi percutants tel, Abraham Lincoln qui, avant de devenir président, subit pendant 28 ans échecs et tragédies personnelles. Dans un autre ordre d’idée, ceux d’entre vous qui ont vu l’excellentissime film « à la recherche du bonheur » auront également en tête les multiples échecs par lesquels le philanthrope multi-millionnaire Chris Gardner est passé.
Exemples percutants mis-à-part, combien de grandes personnalités de ce monde sont passées par de grands moments d’échecs personnels avant d’accomplir pleinement leur destinée ?
Je suis prêts à parier que, si nous nous penchions de plus près sur leurs « réelles » biographies, nous trouverions sans difficulté de beaux exemples d’échecs. Mais au delà, de ces échecs, qu’en ont-ils fait ? Se sont-ils assimilés à leurs échecs où, ont-ils tiré les leçons de leurs erreurs afin de s’améliorer ?
« Ce que je veux savoir avant tout, ce n’est pas si vous avez échoué, mais si vous avez su accepter votre échec. »
Abraham Lincoln
Et, qu’en est-il de votre propre histoire. Vos échecs vous définissent-ils en tant qu’individu ? Je suis convaincu que non.
Par contre, vos échecs passés, vous ont-ils fait grandir ? Vous ont-ils appris à vous dépasser, vous remettre « positivement » en question ?
Bien sûr, ce ne fut pas toujours le cas. Mais c’est déjà arrivé et cela se reproduira aussi fréquemment que vous serez conscient des opportunités s’ouvrant juste derrière vos échecs.
Plus que cela encore, vous savez que l’échec n’est pas une fin en soi. De même, échouer n’est pas une tare, mais une épreuve dont le but est de nous apprendre à nous connaître, nous améliorer et toujours dépassez nos limites.
« Ce qui noie quelqu’un, ce n’est pas le plongeon, mais le fait de rester sous l’eau. »
Paulo Coelho
Crédit photo : -Wink- – Flickr
Merci beaucoup pour cet article très complet, Nicolas. Et un grand merci aussi pour le lien, c’est un honneur que d’être cité sur un blog comme le tien 🙂
Apprendre de ces erreurs est quelque chose de vraiment important et c’est une chose que l’on ne nous apprend pas à l’école. Le milieu écolier ne nous encourage pas à prendre des risques et nous oblige plutôt à rester dans notre zone de confort. Les échecs sont donc considérés comme des échecs, point final. Ca serait bien justement, un jour, d’avoir un cours sur les échecs de Lincoln, de Edison, ou autres… Ca changerait notre vision de l’échec directement plutôt que d’attendre des dizaines d’années pour le faire.
Pour progresser dans la vie, il faut prendre des risques. Des risques mesurés peut-être, mais des risques tout de même. On en prenant, on fera quelques erreurs de parcours qu’il faudra admettre et apprendre d’elles. Il n’y a que comme cela qu’une erreur n’est plus considérée comme un échec.
j’avais justement traduit une citation qui exprime parfaitement mon sentiment sur la question (je ne sais plus de qui elle est par contre) :
«La réussite provient de bonnes décisions. Les bonnes décisions proviennent de l’expérience. L’expérience provient de mauvaises décisions.»
Merci pour ta participation de dernière minute! 🙂 Je prendrais le temps de lire l’article complet demain dans la journée, pour l’instant le réveil ultra matinal me rend ultra fatigué!
(je vois que tu as fait bon usage du plugin, ça fait super joli comme ça)
Je vois qu’on a la même vision de l’échec, un moyen d’apprendre et pas une fin en soi comme tu l’écris si bien.
Je suis d’accord avec Justin, notre système scolaire malheureusement stigmatise l’échec et veut à tout pris faire des « élites ». Cela brise la prise d’initiatives et donc la créativité, et c’est bien dommage…
Merci à tous les 3 pour vos commentaires 🙂
Justin et Jérôme : Je suis entièrement d’accord avec vous. De mon humble avis notre système scolaire est orienté anti-développement personnel. Bien qu’il stimule la compétition, il ne valorise en rien les qualités de ceux qui ont une « intelligence » et des talents différents de la norme « scolaire ».
Bonjour les complexes et autres croyances négatives à la sortie 🙁
Julien : Merci beaucoup pour le plugin, tu m’as débloqué grandement avec tes conseils 🙂
NB : N’oublie pas de faire des siestes dès que possible 😉
Hello Nicolas,
Super article, qui ouvre grand les yeux !
Personnellement, j’utilise une technique très simple qui consiste à essayer de toujours prévoir un plan B, en cas d’échec. Et j’ai remarqué que la plupart des gens ne le font pas. Ils se concentrent beaucoup trop sur le potentiel d’échec d’une situation.
Par exemple si j’ai un examen a passer, je me dis: Que peut-il arriver de pire, si j’échoue? Puis: Que dois-je faire pour éviter cela ou pour limiter les dégâts? Si je n’obtiens pas mon diplôme, quelle est la solution pour aller de l’avant?
Mon entourage est souvent étonner de ma réactivité suite à un échec. Je ne reste pas à me morfondre sur cet échec, mais je passe directement au plan B.
Je suis certain qu’en faisant cela, la peur de l’échec disparaitrait sachant que, quoi qu’il arrive, on a une porte de sortie…
Bien Amicalement,
Karim
Merci Karim pour ton commentaire ainsi que pour le partage de tes méthodes.
En effet, l’anticipation de l’échec est un excellent moyen pour rebondir rapidement. J’avoue utiliser une technique assez similaire, cela permet également d’avoir un coup d’avance comme diraient les joueurs d’échecs 🙂
A la base, j’ai eu une petite frayeur en lisant : « se voir refuser les avances de l’être désiré, rater sa prestation orale ». On n’était pas loin de la catastrophe… 😉
Au final, bon article. Bien entendu, on n’échappe pas aisément aux devise Shadocks, (Plus ça rate, et plus on a de chances que ça marche – leur fusée ayant une chance sur un million de fonctionner, ils se dépêchèrent de rater les 999 999 premiers essais).
Je rappellerais une simple chose sur l’échec, hormis tout ce que tu en as dit qui est d’ailleurs très juste : c’est sous le masque de l’échec – ou de la mauvaise fortune – qu’arrivent les plus grandes opportunités (les opportunités non masquées, du genre effet impulse, n’importe quel crétin dégénéré les saisit et ça n’a rien d’exceptionnel). Quant à détailler quels échecs ont guidé qui sur une voie non entrevue initialement, quels malheurs nous ont ouvert des horizons insoupçonnés, ou quels handicaps ont amené de grands hommes à créer une nouveauté à dessein initial de contournement… Ben ça ne tient pas dans un commentaire, il faudra me demander un article ! :-p
Hello Matt et merci pour ton commentaire.
Je vois tout à fait ce que tu veux dire par « pas loin de la catastrophe » ainsi que le type d’articles qui pourraient déboucher de cela.
Je partage complètement ton analyse. La découverte de nouvelles choses par l’échec. Une mauvaise expérience qui donne de nouvelles idées, une impasse qui amène à la découverte de personnes clefs à notre réussite…
Bon, du coup, tu nous prépares un article sur le sujet ? 😉
Ma première commande d’article ! Un grand jour ! 😉
Bon, ben faut que je me le mette dans la pile…
J’en ai déjà fait un sur « comment avancer grâce aux réalisations imparfaites » (enfin, ce n’est pas son titre), mais ce n’est pas tout à fait la même chose.